[FULL] One Shot (essai) - Les Sauveurs

Oui, tout pareil, on a quand même réussi à faire une belle fiction sur un système mou comme tout

Merci quand même Saymu de l'avoir amener, moi je t'ai dit, je suis pour TOUT tester (sauf peut-être F.A.T.A.L.) avant de juger

Felondra a écrit:

Merci quand même Saymu de l'avoir amener, moi je t'ai dit, je suis pour TOUT tester (sauf peut-être F.A.T.A.L.) avant de juger

Amen ^o^

Du coup, j'ai l'impression que le système délivre autant de promesses que je le craignais ?
Je suis hyper intéressé à ce que vous le débrieffiez ici !! n_n

A mon sens, le problème majeur est qu'il n'y a quasi aucune résistance dans le monde et que quand elle apparaît, elle n'est pas asymétrique.

En résumé, chaque scène est dirigé par un joueur qui devient narrateur de cette scène. C'est lui qui a le dernier mot sur tout ce qui est dit dans sa scène, tout ce que les autres joueurs peuvent faire c'est suggérer (par une phrase-clé "Et si...") ou imposer ("Ce n'est pas si facile", "STOP", etc.) des péripéties, que le narrateur gère comme il l'entend.

Mon ressenti, ça a été: "ok, il va falloir mettre des enjeux gros pour que ce soit intéressant. Et si je supplantais le nouveau roi en disant que c'est un mec qui fait que boire et culbuter des courtisanes pendant que je le fais signer des papiers dont il se fiche, édictant les lois que je veux pour un royaume comme je le veux? Ouais, trop bien, je fais ça..." Je lance ma narration de base, les gens autour de la table ont l'air de trouver ça cool, et puis... Voilà? Ah ouais mais ce serait bien qu'il y a ait une opposition à cet objectif, quelque chose qui résiste. Bon, alors (assez artificiellement), on lance "ok mais, euh... C'est pas si facile! Le roi te demande qu'est-ce que tu fais avec ces papiers, pourquoi tu les lui fais signer comme ça?" J'explique que mon personnage convainc le roi que ce sont des textes de loi pour enrayer la famine, les épidémies... C'est un peu compliqué, qu'il ne s'inquiète pas. Et puis je suis celui qui l'a éduqué, il me fait confiance quand même, non?

Et voilà. Comme c'est moi qui ai le dernier mot sur tout, qui crée ma propre opposition et la vainc, bah j'm'emmerde un peu... Le summum étant atteint quand il y a opposition entre personnages-joueurs. C'est arrivé là, pendant la phase finale il y a eu deux oppositions genre duel entre personnages et les joueurs se sont un peu regardés genre "euh... j'te tue, c'est ma scène, j'ai le droit?" "euh, bah non, j'préférerais pas?" Négociation entre personnages, finalement Saymu a accepté que son personnage meure parce que c'était le final, que ça servait la fin diégétique.

Donc une fausse bonne idée: j'aime l'idée de jouer ce qui se passe APRES la victoire contre le grand méchant de l'histoire, les doutes des héros, la réadaptation à la vie "normale", la société à réinventer, tout ça (j'ai d'ailleurs l'envie d'en monter une campagne, voire un système quand j'aurai le temps) donc ce thème m'intéresse hautement. Mais là, sous prétexte de ne pas faire un jeu de rôle mais "un jeu pour créer des histoires" (l'auteur précise quand même que c'est sans meneur de jeu et se réclame du JDR, d'ailleurs il remercie la communauté Casus NO pour ses retours), on sort un truc bizarre, pas une machine à saucisse mais quand même une machine à s'emmerder.

Comme on se l'est dit en en sortant, on s'est bien amusés, mais avec n'importe quel autre système un peu bien foutu, on se serait mieux amusés que ça. Les joueurs ont fait la partie, un peu malgré le jeu.

Pour moi ce n'est pas un jeu de rôle mais un générateur d'histoire.
Et les paliers qu'on franchit pour poursuivre la dialectique sont mal établis. Je rejoins tout à fait Felondra sur le problème de 'résistance' à  nos actions. Et finalement la mayonnaise à pris hier soir parce qu'on s'est pas mal débrouillés en  tant que joueurs aguerris. Mais il aura fallu compenser avec une sorte de 'bienveillance scénaristique'.

Pour autant je garde sous la main ce concept 'loup garou' plus évolué. Il y a facilement moyen de re-concevoir la dialectique du scénario pour en faire un bon thème de soirée improvisée. Autre idée: Ce qui serait sympa même c'est de s'enregistrer et d'en faire une histoire audio.

Ouais, à voir pour l'enregistrement... et pour le moteur d'histoires improvisées, attends de voir Inflorenza (oui j'le vends à fond, mais vous verrez que c'est en connaissance de cause ), là on a un vrai système de création d'histoire centrée sur les personnages, avec des enjeux maouss, de la cohérence ET de la résistance qui rend le tout intéressant

je patiente, je patiente ...

OK, merci de ce retour, c'est e-xac-te-ment ce que je pensais.
Principe de Czege à fond, pitch de base bien sexy mais desservi par son moteur (et donc un jeu qui marchait bien parce que l'auteur et ses amis étaient bienveillants et pétris de leur système 0, probablement).

H.S. : Pour ce qui est un JdR ou pas, perso je me range à la définition de Brand : "est un jeu de rôle tout jeu dont son auteur pense que c'est un jeu de rôle". Ça coupe court aux débats sans fin de qu'est-ce qu'un jeu de rôle, qui tourne souvent plus à "qu'est-ce que je cherche dans un jeu de rôle" et de toute façon personne n'a le même avis.

KamiSeiTo a écrit:

H.S. : Pour ce qui est un JdR ou pas, perso je me range à la définition de Brand : "est un jeu de rôle tout jeu dont son auteur pense que c'est un jeu de rôle". Ça coupe court aux débats sans fin de qu'est-ce qu'un jeu de rôle, qui tourne souvent plus à "qu'est-ce que je cherche dans un jeu de rôle" et de toute façon personne n'a le même avis.

Oui mais justement, là c'est l'auteur qui est pas clair. Il marque en 4ème de couverture que c'est un "jeu pour créer des histoires en deux heures (sans MJ)", ce que je trouve étrange. Mais bon, quelque part, c'est pas important

Merci à tous les deux. Franchement, la partie s'est mieux passée que ce que je craignais. Cela dit, je souligne les mêmes problèmes (avec quelques nuances peut-être) que Felondra :

Difficile de jouer sans éléments extérieurs qui viennent perturber la narration. Dans notre cas, ça a plus ou moins marché car nous l'avons joué de la sorte. Mais difficile de garantir le même résultat à chaque partie.

Bon, sur ce, je vais terminer ma critique.

P.S. : Si F.A.T.A.L. est bien ce que je crois, je suis tout à fait d'accord. Non, merci.