De ce qui est important en maitrise, pour vous

Par frontal, j'entendais direct, un feedback pour dire ce qu'on pense de la partie et pas "mon perso souhaite aller plus vers ça et moins par là pour les prochaines parties".
Ça peut ne pas être en face, ça peut être après sur le forum, par exemple.

Mais effectivement, je ne soupçonnais pas du tout que tu n'aies jamais osé me faire ce genre de feedback, et je reconnais volontiers que j'ai ce biais de ne pas remarquer/penser qu'une personne peut ne pas se sentir avec moi en environnement safe. (Je dis pas que la personne a tort, il est possible que je me fourvoie sur ma propre perception de moi-même, tout ça...). •é_è•

Mais je suis très preneur de feedback, et du coup maintenant ça inclut du feedback sur "comment je peux créer un environnement safe pour que les gens se sentent assez à l'aise pour me faire un feedback sincère".
C'est vrai qu'avant d'arriver à Bruxelles, je venais d'un club (et c'est à ça que je faisais référence, surtout, dans mon précédent post) où on se faisait toujours du feedback, on y passait même parfois des heures (aaah ! La jeunesse et les agendas de vie étudiante...), et on se connaissait assez et on avait suffisamment pris ce pli pour vraiment y aller à fond, en profondeur, et –je crois– de manière respectueuse. On créait et testait beaucoup de jeux, donc ça débrieffait beaucoup sur le jeu, mais aussi sur la façon de mener et même parfois d'être joueur.

J'aurais pu rajouter que j'aime un peu de réalisme : non, on ne se bat pas à l'épée à deux mains tout en ayant deux arcs dans le dos, trois haches et 4 couteaux.
Non, on escalade pas une paroi en armure et en portant un sac à dos dans lequel il y a trois mille pièces d'or et 40 potions de soins. En tous cas, pas sans de solides malus...Et non,on ne dort pas avec son armure de plaques..

J'aime aussi visualiser les scènes d'actions : battle maps, figurines,...cela permet aussi d'éviter les délires du genre, je me débarrasse de mon adversaire et, en un round, je cours au secours d'un ami en difficulté et je frappe son adversaire dans le dos juste parce que j'imagine que je peux le faire. Il y a peut-être des obstacles?

Sinon, je ne recherche pas la solidarité à tout prix entre les joueurs. Dès qu'ils ont un background bien défini, ils peuvent aussi avoir chacun leur agenda caché et si leurs buts vont à l'encontre des buts d'autres joueurs, cela ne me dérange pas du tout.

Le débrief, j'avoue que je ne le fais pas de manière approfondie. Lorsque j'arrête une partie, je suis généralement bien fatigué et jenrai pas envie de me prendre la tête pendant une heure à analyser les actes et motivations de chacun. par contre, un "rappel de l'épisode précédent" en début de partie, je le fais toujours et le débrief se fait généralement à ce moment-là.

Je suis très interessé par vos retours sur le feedback frontal, ayant moi-même eu d'assez mauvaises experiences avec. Les conclusions que j'en ai tiré jusqu'à maintenant:

- l'environnement: personne n'a très envie d'être cash/voire negatif devant les autres et donner l'impression de blamer quelqu'un (même si c'est pas forcément le but d'un certaine remarque, elle peut être percue comme tel). Autant j'aime le fait de remettre en question mes habitudes et ma pratique, je préfère le faire sur base de lectures, d'experimentation, d'échanges autour d'un verre hors du cadre de la partie.

- ecouter et observer: j'en apprends en règle générale plus sur ce qui se passe autour de ma table en observant et en ecoutant mes joueurs pendant et après la partie (observation passive) qu'en leur demandant une reflexion active sur le sujet.

- le principe de Pareto: alors autant mon but premier est de faire passer un bon moment à toutes les personnes présentes autour de la table, autant il faut se rendre a l'evidence: on ne peut contenter tout le monde et en menageant systematiquement la chèvre et le choux on fini par faire de la merde. Principe de Pareto: 80% des effets sont le produits de 20% des causes.

J'adore le feedback frontal quand je suis MJ.

Par contre, étant handicapé de l'empathie, j'essaye de rester positif et constructif quand je fais des remarques en fin de partie à un MJ que je ne connais pas bien.

Mulambo a écrit:

Par contre, étant handicapé de l'empathie, j'essaye de rester positif et constructif quand je fais des remarques en fin de partie à un MJ que je ne connais pas bien.

En bon seigneur

Moi j'essaye de voir durant la partie si des signes montrent que ca se passe bien ou pas.

Le soucis a été relevé déjà au dessus, c'est que pour bcp, dire ça devant les autres posent un peu soucis. Si quelqu'un n'aime pas trop et voit les autres kiffer, il ne va pas dire les choses

Du coup le feedback via perso je trouve ça bcp plus subtil et sympa

Bonne question ! Merci de l’avoir posée.

Comme joueur, ce que j’attends principalement se situe dans la cohérence entre le contexte de jeu, le rythme, l’utilisation des règles et l’ambiance autour de la table. J’apprécie donc une certaine réflexion de la part du meneur et des joueurs sur ces différents aspects et un accord entre tous. J’apprécie que le meneur soit attentif à mon plaisir de jeu.
Il y a aussi la prise en compte d’éléments personnels des joueurs (en particulier en campagne). Le jeu de rôle est riche en émotions, en interaction dans et hors du jeu. Cela aussi doit être pris en considération. Je pense aux horaires, les papotes en cours de partie, la bouffe...

J’aime bien la métaphore de l’orchestre dans lequel le meneur est le chef d’orchestre et les joueurs les solistes. L’idée de jouer la même partition au même rythme en acceptant de se laisser guider, parallèlement la confiance du chef d’orchestre pour le talent de ces solistes qui doivent pouvoir s’exprimer dans le cadre.

Pour y arriver, deux choses marchent bien :
1. Le contrat de table (je n’ai pas mieux comme formule) permet de se mettre d’accord sur le jeu et ses à-côtés.
2. Le débriefing à la fin de chaque séance de jeu pour réguler les différents aspects du jeu.

Comme meneur de jeu, outre la cohérence (cf. plus haut), j’essaie d’avoir un propos dans mes scénarios. Autrement dit que l’histoire amène à se poser des questions, à connaître un autre point de vue, etc.
Par exemple, dans le monde des superhéros un certain nombre de questions peuvent directement être liées à des thématiques sociétales : racisme (cf. dans les X-Men), distinction entre bien et mal (DareDevil, Batman), etc.

Ce que tu appelles contrat de table est je pense ce que les théoriciens rôlistes (et donc maintenant pleeeeiiiiiiiin de rôlistes, dont moi) appellent le contrat social. n_n

Le débrief en fin de partie, en tant que joueur, je n'en fait bien sur que si le MJ est demandeur.

Quand c'est moi le MJ j'essaye d'y penser et de "bloquer" les joueurs les quelques minutes de plus pour faire cela consciencieusement mais hélas je trouve que c'est généralement très "l école des fans" donc j'imagine qu'effectivement les joueurs ne se sentent pas suffisamment en sécurité pour être plus critiques.

Je testerai le wrapup pour voir ce que cela donne