Chapter I : Unplanned Partying
_____________________________________________________________________
IntroductionNous sommes le 30 uktar de l'an 1489 DR. La Fête de la lune bat son plein à Waterdeep ! En ce jour, on commémore la mémoire des héros d'antan et on honore les héros d'aujourd'hui. C'est la dernière fête de l'automne, les habitants de Waterdeep boivent également à l'espoir d'un hiver tranquille.
Les liqueurs, les rires et les foules compactes réchauffent l'atmosphère, car rares sont les moments de l'année où la ville est si encombrée. Des jongleurs, bardes et conteurs abondent dans les rues et sur les places, les tavernes sont pleines et les partrouilles de la garde ont du mal à circuler tant la foule est compacte.
Cette fête est une excellente occasion de se divertir, mais c'est bien entendu le paradis des vendeurs de babioles, des bardes et des vendeurs d'alcool !
Calendrier utilisée en Faerûn. Récits divers« 30 urtak, 1489 DR : La Fête de la Lune commençait pourtant bien. J'étais accompagné de quelques autres ménestrels de tous horizons sur la scène de la place du Grand Marché. Non sans mal, nous nous sommes accordés sur une variété de rythmiques à jouer pendant les longues heures de festivités qui nous attendaient. La place était noire de monde, la population ivre et gaie. Comment imaginer les atrocités auxquelles nous allions assister ?
Jamais je n'oublierai les cris de panique et de douleur lorsque des brasiers se sont soudain levés autour de nous. Immolés vivants, les fêtards commençaient à fuir vers les rues trop étroites qui mènent à place du Grand Marché. J'étais tétanisé. Alors qu'une héroïne halfeline ivre ignorait visiblement ces évènements, elle prit ma mandoline pour en jouer à tue-tête. Ne trouvons aucun courage en moi, j'ai observé une dernière fois les alentours pour n'y voir qu'un brouillard derrière moi, des corps brûlés et mutilés, avant de me cacher sous la scène, priant Milil dans l'espoir que je ne venais pas de jouer mon ultime concert. »
— Journal de Tomash Alderbrand, barde humain, Waterdeep
« Rapport du 1er nightal 1489 DR, nuit. [...] La famille Husteem a perdu un de ses fils dans l'attaque. Le culte d'Asmodée n'agit plus seulement dans l'ombre. Maintenant que des nobles sont touchés, nous ne pouvons plus ignorer ces vénérateurs du Seigneur des Enfers. [...] Selon l'officier Haris, une bande d'agaçants personnages a aidé à enrayer l'attaque. La Guard et la Watch vont redoubler d'effort en enquêtes et patrouilles, je vais envoyer des bénévoles dans l'Undermountain à la recherche des cultistes. [...] Trouver des fonds pour payer les volontaires qui partent dans l'Undermountain. [...] Tenir à l'œil les vénérateurs de Bhaal. »
— Extraits de rapport, Haut-Commissaire de la Watch, Then Nomorden, Waterdeep
« Et l'auberge du Yawning Portal qu'y m'disait l'autre ! Et l'Undermountain, c'est s'teu là qu'y voulaient tous aller. C't'auberge elle existe plus d'puis bin avant que j'tais né qu'j'ai dit. Drôle de bande, et y z'avaient des fameux accents deux d'ces zigotos. Va savoir c'qu'ils lui voulaient à l'Undermountain, sont sûrement déjà morts perdus d'dans. »
— Discours approximatif de Filbert, pilier de comptoir à la Taverne des Gros Pifs, Waterdeep
« Achat d'un chariot entier de mithral ! Bonne affaire. Achat de divers objets de qualité. Commande à démarrer : une armure de plaque et une demi-plaque taille halfeline. Acomptes perçus 150 po et 75 po. »
— Notes gribouillées, cahier de Gerarh, membre de l'Ordre des Excellentissimes Forgerons et Métallurgistes, Waterdeep
« 4 nightal 1489 DR. Ces j'en-foutres y sont arrivés. Brillamment même. J'ignore comment ces odieux personnages ont pu survivre et revenir pour nous délivrer l'information de leur localisation, alors que la Watch compte cinq morts et onze blessés graves sur une troupe de quarante soldats après l'attaque finale.
Ces pseudo-aventuriers auraient fait une belle faveur à la ville en mourant, à cause de leur réussite, voilà les finances de la Waterdeep amoindries de plusieurs milliers de pièces d'or. En ces temps déjà difficiles, nous nous serions bien passés de ça.
Les cultistes d'Asmodée étaient donc bien une branche des Ashmadaï. Au moins, ce problème est résolu. »
— Journal personnel, Haut-Commissaire de la Watch, Then Nomorden, Waterdeep
« Faibles ! Incompétents... Je me suis entouré d'incapables manquant totalement de discernement. Tout cela n'aidera pas à comprendre pourquoi nous sommes séparés de notre seigneur Asmodée et de ses démons. Ce temple mineur des sarrukhs n'a été d'aucune utilité. Pourtant, ces ancêtres se sont réveillés, c'est indiscutable. »
— ???, ???
« – Nomdidjâb ! Mais dans quel monde on vit, j'te le demande bien. Non mais est-ce qu'on fait ça, est-ce que c'est des manières ?! Tu te rends compte, Toine, qu'ils ont tué neuf gardes ? C'est vrai que la garde de Waterdeep c'est un peu le fond du panier, mais tout de même. Je vais pas nécessairement les r'gretter hein, soyons très clairs là-dessus. Parce que bon les voleurs de courge, en uniforme ou pas, je ne les supporte pas, la réaction est vraiment épidermique. Au moins les gamins des rues qui volent on peut leur foutre une raclée, va-t-en essayer de faire ça avec les zieverers de la garde.
– Mais enfin maître Schouke, c'est vrai qu'ils étaient déjà strond zat au matin mais bon, ils faisaient respecter la loi. Alors oui, on a peut-être perdu quelques légumes dans l'affaire et ce n'étaient pas de bon payeurs, mais l'alternative est bien pire. Y à qu'à regarder c'qui est arrivé au joaillier ici-derrière. Les meurtriers n'ont pas que tué Haris et ses hommes, le bijoutier et sa fille sont morts aussi.
– Ouais, ouais, c'est bien vrai. Enfin bon, j'espère qu'ils vont bientôt calmer c't'incendie de mes deux parce que les cendres dans les laitues c'est pas bon pour le commerce, moi j'te l'dis hein. »
Le bon maraicher sent une pression dans son dos et un quidam à l'air plutôt malcommode l'écarte. Il est accompagné de trois autres et, non mais c'est impossible, et pourtant si, les sigles de Bhaal sont bien visibles. Un bon marchand ne discrimine pas mais enfin ça reste Bhaal, ici, en pleine rue. Il proteste pour la forme sans chercher à les empêcher de passer et son commis ne fait pas de vagues non plus. Les intrus s'éloignent, une naine — ou alors une gnome il ne sait jamais — lance un dernier regard plein de haine vers ses topinambours et puis ils tournent à l'angle de la rue.« – Et ben voilà, la garde est morte depuis vingt minutes et mes réserves se font déjà piller. Mais est-ce que ce sont des manières, dis ?
– Maître Schouke, on ne devrait pas alerter la garde ?
– Dis stinkkop, tu ne penses pas qu'ils ont autre chose à faire, peut-être ? L'incendie là-derrière tu ne le vois pas ? Ouvre un peu très mirettes et ferme ta bouche, tu vas faire fuir les clients. »
Le reste de la journée se passe sans trop d'agitation. Le lendemain matin, maître Schouke est surpris de voir que le mur entre son arrière-cour et la bijouterie a cédé à cause de la chaleur de l'incendie. Bravo pour la maçonnerie, le maître-d'œuvre a intérêt à préparer ses oreilles parce qu'il va les lui chauffer. Quel travail bâclé. Il évalue les dégâts, reviens à son étal et sa première cliente lui apprend qu'un brave forgeron aurait été crucifié par des voleurs dans son atelier. Il pousse un profond soupir.« Mais dans quel monde on vit, je vous le demande bien. »
— Conversations de rue, 5 et 6 nightal 1489 DR, Waterdeep [aimablement rédigées par Michel]
« Godverdoeme, comme les peyes de la garde ne veulent pas nous payer correctement et que mon kluutzak de frangin nous fait un kake-nerveux pour sa plate toute blinquante, on a réfléchi à faire un peu de travail en ville.
Pour faire une petite reconnaissance, je me suis rendu dans une petite bijouterie pour acheter un tout petit diamant.
Hélas, mon kastar de frère et les autres froesjelers ont rien trouvé de plus malin que de cambrioler le bazar pendant que je faisais mes emplettes. Heureusement, il n'y avait dedans que bompa et sa bichke de fille, hein !
Alors quand la hobbit, qui entre nous a un peu un schieve lavabo, a décidé de menacer la gamine avec l'acide de son pot, le vieux a été volle gaz pour persuader la garde que tout était en ordre.
Awel, merci ! Bien sûr ils sont revenus dix minutes plus tard.
Plein de garde de la cité avec un dikkenek de chevalier et aussi un flâve mage qui m'a endormi pour le compte.
À peine réveillé, je découvre que notre fieke a rien trouvé de plus utile à faire de son temps que de planquer des bijoux dans le cul son clebs. J'ordonne à l'un des zivereirs de défaire les menottes qu'ils m'ont passées pendant ma sieste. Ensuite, j'en ai liquidé trois d'une bonne détonation de foudre.
Les autres ont pu fermer la porte et massacrer tout ce qui remuait à l'intérieur.
Après ça, on a foutu le feu et on s'est éclipsés en faisant un trou dans le mur arrière de la boutique.
On a surtout pas oublié d'emporter la plaque du chevalier.
Après une bonne nuit de de sommeil, on a repéré un beau bateau de pêche et on a été faire les essayages chez le forgeron. À la nuit tombée, on lui a rendu visite pour le massacrer et lui faucher tout son or et trois armures quasi finies.
On a ensuite sauté dans le bateau, et au revoir Eauprofonde ! »
— Récit oral, conté par Pirlouit dans la nuit du 6 au 7 nightal 1489 DR, Waterdeep [aimablement rédigé par greg]
« Des traces des fauteurs de troubles ont été trouvées à Daggerford. Un bateau de pêche, vraisemblablement volé, leur a servi d'embarcation pour prendre le large, remonter le fleuve Delimbiyr et sortir à Daggerford. Le harnois de feu l'officier Omer Haris a été retrouvé souillé dans la cale dudit bateau, ne laissant aucun doute sur la présence des criminels dans la zone. Plusieurs habitants ont déclaré avoir vu des individus répondant au signalement des quatre criminels. Aucun lien n'a encore pu être établi entre eux et le culte d'Asmodée.
L'enquête se poursuit. »
— Rapport du haut-officier Marmont daté du 11 nightal 1489 DR, Daggerford
« Voilà bien la chose la plus étrange qui soit ! Les prêtres de Tyr se sont reclus dans leur forteresse sans plus donner signe de vie. Leurs gardes semblent tout aussi abasourdis par la situation, ou bien ils feignent très astucieusement leur ignorance de la situation. La rumeur dit que Tyr ne répond plus à leurs appels... Personnellement, j'en doute très fortement. Ces adorateurs du dieu de la justice sont venus d'une lointaine contrée désertique pour construire sur la Sword Coast ce splendide temple fortifié qu'ils appellent "mosquée". Comment un dieu comme Tyr pourrait-il ignorer les prières de ces vénérateurs parmi les plus fervents des fervents ? »
— Journal de bord de Felix D'Elembrath, marchand waterdhavien itinérant, 15 nightal 1489 DR, Mosquée de Tyr
« Mon âme est enfin libre. L'émissaire de Tiamat Grak'jarenzor, un dracosire bleu, m'a dupé et maudit pour m'asservir. Il n'est pas seul, d'autre infâmes dragons chromatiques attendent l'avènement de la déesse à cinq têtes depuis des siècles. Ce temps effroyable est arrivé. Les lézards de toutes origines s'agitent et des races depuis longtemps oubliées ressurgissent. Méfiez-vous de tous les Écailleux.
Mon immobilisme contemplatif a mis ce monde en danger. Ne commettez pas la même terrible erreur.
Le dessein de Tiamat est immense et d'autres forces sombres opèrent dans son ombre.
Cela fait trop longtemps que je n'avais pu respirer par ma propre volonté. Quelle ironie qu'il s'agisse de mon dernier soupir.
Laissez mon âme partir, je ne peux endurer plus de servitude... »
— Dernières paroles d'un géant des tempêtes au cœur du labyrinthe de Dragonspear, 27 nightal 1489 DR