Juin 1884. Auteur : un certain
Andrew Kipling.
01
Notre troupe de cirque a traversé l’Atlantique pour arriver à Montréal au Canada. Dans notre troupe d’une quinzaine de personnes j’occupe le métier de prestidigitateur mais pour l’heure c’est
David Lightman notre acrobate -que je considère comme un frère- qui est la vedette. Ce dernier effectue un numéro de funambulisme assez risqué avec des trapèzes. Le public suit le spectacle avec intérêt.
Comme toujours David prend de l’élan et s’élance dans les airs…il nous arrive d’avoir des imprévus lors de nos représentations mais ce jour-là une bombe explosa dans le chapiteau.
David Lightman
La fumée s’élève et la panique gagne les spectateurs. La détonation a eu lieu dans l’aile ouest…du côté des riches.
Heyou notre jeune rouquine (experte en fronde et lancé de couteaux) fait évacuer la piste. De mon côté je fonce à travers la scène. David n’a pas rattrapé le trapèze et je l’ai vu faire une terrible chute. En arrivant à sa hauteur je le retrouve complétement sonné, il ne semble pas avoir quoique ce soit de cassé fort heureusement !
Des sifflets de police retentissent, il manquait plus qu’eux ! Toujours dans nos pattes quand il ne faut pas.
Nous nous séparons, chacun cachant dans nos roulottes respectives ce qui pourrait être compromettant face aux forces de l’ordre. Mon premier réflexe fut de camoufler mon atelier me servant à fabriquer mes fumigènes, mon deuxième fut de vérifier que mes pauvres colombes n’avaient subies aucun choc.
Heyou
Après quelques heures nous rejoignions les autres membres du cirque. Nous voyons
Joshua Asperger notre médecin la mâchoire et l’œil amochés en train de parler à un certain
McKenzie un médecin légiste travaillant pour la police.
La bombe a visiblement été placée sous une chaise, elle a tué un aristocrate anglais du nom de
Richmond. Un riche propriétaire terrien qui avait l’intention d’installer une firme d’armements sur le territoire. L’explosion semble avoir aussi tué sa femme et un homme qui n’a rien à voir avec cette affaire.
La police part et
Willibert l’ancien, notre chef, nous réunis tous. Ce vieux irlandais en a vu des galères, ancien de la mafia bostonienne, il est un peu comme un père pour certains d’entre nous. Alors quand il nous annonce que
Lesther notre mécano s’est fait embarquer par les forces de l’ordre,
Edith sa sœur jumelle bout d’impatience à l’idée d’aller le chercher au plus vite. Quand on s’enquière des raisons qui ont poussé la police a emmené Lesther qui est le calme incarné, nous apprenons que notre inventeur se déplaçait avec une bombe artisanale. Sacré Lesther !
Du coup Willibert nous annonce qu’un transfert aura lieu cette nuit vers trois heures du matin. Lesther sera très certainement dans l’hippomobile, il nous faut donc un plan…
Après un fort débat nous décidons de kidnapper deux cochers, nous requérons leurs services en ville et utilisons leur connaissance pour les emmener loin de tout et les piéger.
Willibert remplace un des cochers, Heyou et moi-même nous habillons comme des aristocrates. Nous préparons une fausse roue cassée. Nous avons même une excuse, Heyou est ma sœur et elle doit ab-so-lu-ment se rendre à son mariage. Les policiers ne pourront que venir à notre secours avec une telle défense ! David se poste en haut d’un arbre et Joshua prend la deuxième hippomobile et se cache un peu en retrait dans les bois.
Nous patientons nerveusement…soudain le véhicule que nous attendions arrive ! Je me mets en plein milieu de la route. J’attends, je fais des gestes…et je suis suffisamment près pour voir que les policiers prennent peur et tournent brusquement pour partir vers la forêt.
Une bouteille de chloroforme arrive droit sur moi et je la rattrape à temps. Je lève la tête et vois David me regarder avec un sourire désolé avant de sauter sur l’hippomobile de Joshua. Il visait la voiture des policiers et j’avais failli recevoir la bouteille dans la tête. Mais passons ! Ce brusque changement nous força à poursuivre les forces de l’ordre comme jamais ! La discrétion n’était plus de mise !
David lança un couteau qui fit tomber un policier contre un arbre, un horrible craquement nous indiqua que l’homme n’était plus de ce monde. Son coéquipier nous tirait dessus avec un fusil. Voulant aider David je lui relançais la bouteille, manque de chance elle s’éclata contre une branche. Bon il faudrait que j’apprenne à mieux viser…
Les rennes claquaient, les chevaux donnaient tout ce qu’ils avaient. Des pierres volèrent depuis la fronde de Heyou. Et subitement l’hippomobile des policiers buta sur un massif tronc d’arbres en travers de la route. Les chevaux passèrent sous le véhicule qui se retourna dans les airs. Willibert et Edith qui avaient les rennes des deux hippomobiles freinèrent de toutes leurs forces. Les véhicules dérapèrent. Voyant l’impact arriver je ne pus que sauter dans les fourrées.
Je m’en sortis sans aucune égratignure, après quelques pas pour regagner la route je vis que les autres avaient eu moins de chance. Willibert s’était caché dans le coffre à vêtement du cocher il a quand même quelques bleus et Heyou s’est pris la porte de l’hippomobile en plein face. Joshua les examine avant que nous portions tous notre attention sur le véhicule accidenté des policiers. David crochète l’hippomobile, nous récupérons Lesther un peu étourdi avec des lunettes cassées.
Sur les cadavres des policiers nous trouvons une lettre de Londres. Il est question d’amener par un transfert officieux Lesther à un certain
A.D Light à Boston. La lettre est signée d’un
S à la fin.
Willibert décide de nous laisser et de regagner le cirque avec une des hippomobiles.
Le brouillard se lève et nous remarquons une chose inquiétante. Lesther a désormais les aiguilles d’une horloge à la place d’un œil. Il se plaint de maux à la tête. Nous jugeons qu’il est temps de rentrer…mais par où ? Nous ne semblons par d’accord de la direction que nous devons prendre.
Certains entendent des coups d’horloge…nous suivons le son. Il devait être vers quatre heures du matin quand nous avons découvert cet endroit…en plein milieu d’une clairière un manoir de trois étages nous faisait face. Le son venait d’une tour avec un pendule incrusté dans la bâtisse. Des rouages tournaient activant ce mécanisme. Une bonne partie du manoir fonctionnaient avec des engrenages. Des murs de deux mètres entouraient le domaine.
Juste à côté du portail le logo Kipling et une inscription…chez Georges Kipling. Non c’est impossible !
Mon grand-père est mort ! Que fait son nom et son logo ici au Canada ?! Je touchais l’inscription, ce n’était pas un mirage ! Ma main passa sur un élément en relief, un carillon retentit. Le portail et la porte du manoir s’ouvrirent. Un homme avec un haut de forme ayant la quarantaine s’avança vers nous. Sa moustache avait une forme d’aiguilles de montre, ses mouvements étaient saccadés, une canne accompagnait sa démarche.
Il se présenta sous le nom de
Sir Kogg, il avait l’air de nous attendre…il nous fit faire le tour du propriétaire. Joshua préféra écourter sa visite pour rester dans une chambre et s’occuper de Lesther qui n’allait pas mieux. Nous avons donc continués sans lui.
Joshua Asperger
A un moment une porte entrouverte avec l’écriteau «
Personnel seulement » attira mon attention. En entrant je vis des tas d’objets recouverts de rideaux comme pour les empêcher de rouiller. Au milieu de ce bazar je reconnus une boîte à gramophone que j’avais fait avec mon grand-père. Que faisait-elle ici ? J’entrepris de la prendre avec moi.
En suivant rapidement Sir Kogg nous sommes montés à bord d’un rectangle métallique, d’un coup de canne, la plateforme monta. Il appelait cette invention un « ascenseur ».
Après une montée assez longue, les portes de l’habitacle s’ouvrir sur un atelier ou une cinquantaine de personnes travaillaient sur des pièces d’horlogerie. Ma boîte musicale tomba à terre. Sir Kogg à sa vue frappa le sol avec sa canne. L’environnement entier se transforma, l’atelier fut remplacé par un océan s’étendant à perte de vue nous étions sur une sorte de plateau cuivré. L’océan vira au noir goudron. Sir Kogg…grandissait ! Sa peau se déchira pour laisser apparaitre un golem de métal de quatre mètres de haut. Son imposante carrure se pencha au-dessus de nous, regardant la boîte et me traitant de voleur. J’étais horrifié mais je ne pouvais pas laisser passer ce genre de blâme sans réagir.
« - Je ne suis pas un voleur !!! Je suis Andrew Kipling le petit-fils de Georges Kipling et cette boîte m’appartient ! »
Andrew Kipling
Sir Kogg –ou du moins ce qu’il était devenu- nous dévisagea, il frappa avec sa canne. L’océan de ténèbres disparut pour laisser place à un bureau et des étagères en bois. Sir Kogg reprit son apparence d’hôte classe, il ramassa la boîte et la posa sur une de ses étagères.
Il me reprocha mes mauvaises manières et m’informa que mon grand-père était dans sa demeure. Sous le choc de ces dernières secondes je ne pus que bredouiller des questions sans vraiment obtenir de réponses. Sir Kogg me proposa un marché, je pourrais avoir une entrevue avec mon grand-père dès demain en échange de quoi je devrais remettre une lettre à un certain Sir Maxime logeant dans un hôtel à Montréal. Sentant que je n’étais pas vraiment en position de négocier j’acceptai.
On nous raccompagna jusqu’à nos chambres. Joshua nous expliqua qu’il avait profité de ce laps de temps pour faire une visite en solitaire. Il avait récupéré un couteau dans la cuisine ou une étrange machine lavait les couverts toute seule. Il avait aussi croisé un homme fabriquant des fusils, un orphelin qui avait l’air redevable à Sir Kogg.
Ce lieu est incompréhensible. Mon grand-père serait vivant ?! Est-il ici contre son gré ? Quel pacte a-t-il passé avec Sir Kogg ? S’il est ici depuis tout ce temps, pourquoi est-il parti sans moi ? Et comment soigner Lesther ?
C’est avec toutes ces inquiétudes que je me forçais à trouver le sommeil. Il fut fort agité.
02
A mon réveil vers huit heures je vis que Joshua et Edith avaient de petites mines, ils s’étaient relayés au chevet de Lesther qui allait nettement mieux. Ses yeux ne présentaient plus aucune anomalie. Un majordome du nom d’Alfred nous servit le petit déjeuner.
David nous informa qu’il avait trouvé une bibliothèque vide avec un seul livre. Le livre –qu’il tenait tout le temps avec lui- racontait des nouvelles, des contes. Il y avait aussi une étrange énigme avec un homme-grenouille. Le majordome nous expliqua que Sir Kogg décide qui a le droit d’accéder à la bibliothèque et du nombre de livres qu’il veut mettre à notre disposition. Sir Kogg peut même communiquer avec nous à travers le livre. Notre acrobate ouvrit le livre, des lignes s’écrivirent autorisant David à prendre l’ouvrage avec lui à condition qu’il ne montre son contenu à aucun d’entre nous. David adressa un « Merci » ébahi au livre.
Comme promis on me guida jusqu’à mon grand-père. Je pris « l’ascenseur », la machine gravit plus d’étages qu’il n’en existait réellement dans ce manoir. Dans un grenier sombre, il y avait ce bureau, ce bazar d’engrenages que je reconnaitrais entre mille et cette silhouette…
Il était là travaillant sur une montre à gousset des lunettes à loupe grossissante sur le visage, sans lever les yeux il s’adressa à moi.
« - Est-ce que tu peux tenir ça ? » dit-il en désignant un ressort dans la montre.
Cette voix, ces cheveux blancs, je ne pus rien dire sous le coup de l’émotion, j’obéis simplement à sa requête. Après quelques manipulations la montre fut remontée. Je me rendis compte sur son établi de la présence de pistolets et de quoi en fabriquer.
« - Ça fait longtemps Georges. » finis je par articuler.
Georges Kipling
La parole me revenant je lui posais les questions que j’avais en tête depuis la veille. Il me répondit qu’il était lié à Sir Kogg sans pouvoir m’expliquer pourquoi. Il est obligé de rester dans cette demeure à fabriquer des armes…et que je découvrirais bientôt à quoi elles serviraient.
Quand je lui demandais pourquoi il ne m’avait pas pris avec lui. Il me répondit « Tu sais très bien pourquoi. » il entreprit de me demander de mes nouvelles. Je lui dis donc la vérité, j’avais trouvé une nouvelle famille avec le cirque, de toute façon depuis qu’il était parti je ne pouvais pas rester à Londres, la situation était invivable.
Je voulais rester en contact avec lui mais Sir Kogg surveillerait nos conversations sans aucun doute. On m’indiqua qu’il était temps d’écourter notre entrevue. Alfred me conduisit jusqu’au hall d’entrée ou il remit trois lettres, une à David, Heyou et moi-même. Il nous conseilla de ne pas ouvrir nos lettres avant d’être arrivé à Montréal. Et me rappela le nom de la personne que je devais trouver à Montréal Sir Maxime.
Notre groupe sortit du manoir sur les coups de onze heures, il faisait pourtant très sombre et nuageux malgré l’heure. Heyou marqua un temps d’arrêt en regardant le brouillard avant de nous dire qu’elle pensait avoir vu…une tour et un bateau volant ?
Drôle d’idée ! Mais après tout ce que nous venions de voir c’était probablement vrai.
Avançant au hasard j’entendis un cour d’eau, peut-être qu’en le remontant nous arriverions à une ville ? Notre groupe arriva au bord d’un fleuve mouvementé. Un coup de feu retentit, une balle passa juste devant Joshua et lui coupa une mèche au passage. David et Heyou se baissèrent dans les fourrés, tandis que Joshua et moi-même avons sautés…dans l’eau !
Le courant extrêmement fort nous emporta, l’eau était glacée !! J’agitais mes bras dans tous les sens, je ne savais pas nager ! Je me débattais et arrivais difficilement à remonter à la surface. Joshua m’attrapa par derrière et bloqua mes mouvements désordonnés. Nous avons dérivés, respirant par intermittence dans ce chaos aquatique. David courait sur la berge, il nous dépassa et tendit une solide branche vers nous pour nous aider à sortir. Joshua la saisit.
Les vêtements complètement dégoulinant nous sommes sortis de là sains et saufs. Un chasseur sortit des bois et s’excusa auprès de nous pour sa maladresse. Après un moment de méfiance il nous proposa d’allumer un feu et de la nourriture. Nous avons acceptés son offre, nous avions bien besoin de faire sécher nos vêtements. Le chasseur du nom de Arthur Ronald accepta de nous accompagner jusqu’à son village de bûcherons. A partir de là nous avons pu faire une partie de la route vers Montréal à bord d’une charrette. En partie car le conducteur de la charrette s’arrêta en entendant des coups de feu. En sortant la tête nous avons pu voir de la fumée et du feu s’élever non loin de là. Heyou descendit et couru à toute allure vers l’origine de ce bruit. Nous l’avons donc suivi.
En atteignant Montréal nous avons été accueillis par des cadavres…des femmes, des enfants personne n’avaient été épargnés. Joshua rentra dans un bar et fit signe à David de l’attendre, le bruit d’une arme qu’on recharge nous incita à ne pas l’accompagner. David s’adossa à l’abri, je m’abaissai sous une fenêtre tandis que Heyou resta en retrait.
Un coup de feu retentit.
Levant la tête je vis l’homme en face de Joshua s’écrouler. Joshua son revolver à la main glissa sur du sang et finit…sur le cadavre d’une bonne femme. Trois hommes débarquèrent depuis la rue. Un tira sur moi.
Mon chapeau s’envola dans une gerbe de plumes et de sang. Ma colombe !!! Ils ont tué Géraldine les crapules !!
Géraldiiiiiiiine !
Heyou tira avec sa fronde et atteignit un homme à la mâchoire. L’homme sous l’impact tira sur son coéquipier et le tua. Le troisième homme répliqua avec un revolver et toucha Heyou à l’épaule qui cria. Joshua hurla un « VAS-Y ! » à l’attention de David qui sortit de l’ombre et tua un de nos opposants avec ses couteaux.
Une de mes grenades au poivre permit de gagner du temps en aveuglant le dernier restant avant que David l’achève.
La fumée s’élevait en différents endroits, je pris soin de faire une tombe de fortune à Géraldine avant de me décider à ouvrir une de lettres que Sir Kogg nous avait confié.
Des phrases s’écrivirent, je répondis à deux questions avant de rejoindre les autres.
Un tract nous apprit que les irlandais reprenaient le pouvoir sur la colonie anglaise de Montréal. Décidant qu’il ne faisait pas bon de rester en ville nous nous sommes dirigés vers l’extérieur au point de rendez-vous que nous avions avec le cirque. Malheureusement le cirque était parti…laissant nos caravanes criblées de coup de balle. Les traces des roues indiquaient de brusques mouvements, il y avait des traces de luttes et elle menait vers Montréal...
Heyou appela son chien et je cherchais mes colombes survivantes avant de me changer, déjà que je ressemblais à un anglais il valait mieux passer un peu inaperçu si je voulais survivre en ville. Car oui nous allions y retourner, notre famille ne nous aurait pas abandonnée comme ça, il se passe quelque chose…quelque chose de mauvais j’ai un affreux doute et quelques hypothèses. Mais nous n’avons pas le temps de discuter nous devons agir, nous retournons à pied dans la ville en flammes.
Des hommes tabassent un malheureux que Joshua reconnait. Il s’agit du médecin légiste McKenzie !
Joshua sort son révolver et somme les quatre gaillards de s’arrêter. Ce qu’ils font en voyant l’arme.
Joshua leur indique de partir mais un profite que le canon soit détourné pour sauter sur notre médecin. David fonce sur un second, tire sa tête en arrière, se fait mordre et lui tranche la gorge en représailles. Le troisième s’enfuit en courant. Quant au quatrième je lui sors mon paquet de cartes en pleine tête ce qui le trouble suffisamment pour permettre à Joshua de l’abattre.
McKenzie est inconscient mais il devrait s’en remettre d’après Joshua. Nous cachons le légiste derrière les poubelles au cas où des hommes penseraient à l’achever en passant.
Nous nous dépêchons de progresser dans la ville, sur la place centrale un rassemblement d’une centaine de personnes entourent des gens ligotés. Depuis notre cachette nous arrivons à distinguer les gens du cirque attachés. Un homme grand large d’épaules à la barbe brune et à l’œil crevé parait diriger la foule en délire et armée comme jamais. Nous apercevons comme une chose brillante autour de son cou. Il fait signe à plusieurs de ses hommes armés d’emmener la troupe à l’écart. Il force Willibert à se lever et à le suivre dans une bibliothèque.
J’ai l’horrible pressentiment qu’ils vont tous se faire tuer d’ici quelques instants.
Que faire, que faire ?!