L'Épopée de la Glorieuse Fratrie

Cette section va servir à faire des résumés des séances, le but n'est pas du tout de faire des résumés exhaustifs mais simplement de relever :
- les évènements clés
- les point d'intrigues (quand ça deviendra pertinent)
- tout ce qui est nécessaire à une compréhension "globale" de la partie, pour les joueurs irréguliers, absents et ou éventuellement qui rejoindraient en cour de campagne

Pour plus de lisibilité essayons dans la mesure du possible de ne pas écrire/discuter sur ce forum, mais si vous avez des remarques/des choses à rajouter n'hésiter pas à en parler sur "la contrée des Braves" ou en mp.

Je vais essayer d'avoir un style pas trop désagréable à lire^^.

Pour pouvoir juste savoir ce qu'on a éventuellement manqué/se rappeler de quelque chose, chaque message correspondra à une séance (quitte à couper dans une suite logique d'évènements).

(la compréhension de la première séance, et donc de la narration, nécessite d'avoir lu l'introduction de la partie fournie sur "la contrée des Braves")

Séance I : Se libérer de l'Enfance.

La jeune bande guerrière était en marche avant le lever du soleil, leurs yeux elfiques perçaient avec aisance l'obscurité de la nuit, et leur confiance en eux-même perçait la menace du désert lointain...
Ils étaient en route, suivis par leur père, pour accomplir le fait d'armes qui fera d'eux des adultes : neutraliser le campement Karrnathi qui se serait installé sur les terres du clan allié du "Lotus Écarlate", en piller les possessions de valeur, découvrir la raison de leur présence et ramener, vivantes, un maximum de montures.

Le voyage vers le Nord était plutôt calme, la chaleur était le seul ennemi notable de la bande guerrière, mais fut surmontée avec aisance par celle-ci, les guerriers étant habitués aux températures extrêmes et préparés à la survie en terrains hostiles depuis leur plus jeune âge.
Bien que la présence du paternel était quelque peu oppressante par sa froide efficacité, la bande traversa le désert sans difficultés, leur nombre vainquant un ennemi aussi insidieux qu'oublié : la solitude.
Ils purent cependant apercevoir au loin deux grands rochers en forme de crocs, comme s'ils étaient les défenses du désert, ceux-ci semblaient onduler sous l'effet de la chaleur mais leur côté intimidant était détruit par la curiosité plus grande encore qu'ils engrangeaient...  
Arrivés dans les plaines le rythme de voyage s’accéléra, d'autant plus les seuls vraies victimes du désert, les montures et le loup, reprenaient du poil de la bête dans cet environnement familier.

Arrivés à la frontière avec les plaines de Talente, ils rencontrèrent un berger-nomade halfelin, monté sur raptor et dirigeant ses bêtes avec un bâton, dont l'autre extrémité évoquait clairement une lance. Celui-ci leur indiqua très volontairement ce qu'il avait identifié comme Karrnathis, de toute évidence bien content que les peuples belliqueux s'entretuent suffisamment que pour ne pas prêter attention à son peuple...

Xael leur rappela alors qu': "il vaut mieux fuir que périr" une vérité déjà appliquée par ses enfants, à l'exception éventuelle d'Othar.


La bande guerrière trouva grâce aux indications du berger et divers indices le camp Karrnathi.
Pas de drapeau, juste des tentes aux couleurs de la plaine vallonnée, à flanc d'une petite colline.




La bande guerrière repéra longuement le terrain et identifia :

- un riche et bedonnant noblieau, cartographiant le terrain
- un Sergent en Harnois noir, aussi impassible qu'efficace
- deux soldats karrnathis, et trois zombies effectuant les basses besognes


La fratrie attacha ses destriers plus loin et opta pour une approche furtive, afin de s'occuper du noble et deux morts-vivants, séparés du groupe.
Chargeant à toute allure et profitant de leur surprise, le combat fut court et unilatéral, se soldant par la destruction des zombies et la mise au sol du noble.
L'autre groupe Karrnathi tenta de mettre un terme à l'attaque elfique, mais malgré la compétence du sergent, les soldats et le zombie survivant n'étaient même pas proches de rivaliser avec les guerriers valénars, qui repéraient de nombreuses failles aux styles de combat des soldats, failles que les jeunes elfes avaient eux corrigés il y a des décennies...

Cette victoire donna lieu à un prompt pillage, l’apaisement et la récupération du seul cheval présent, et la lecture de plusieurs rapports des soldats.
(le matériel ne comptait que trois objets de valeur supérieure : une bague d'opale noire, un rubis chatoyant légèrement, et un harnois complet teint et stylisé)
Le noble, intimidé et interrogé avoua sans peu de réticences son travail : cartographier les cours d'eau souterrains liés au Lac Cyre (abreuvant le valénar et les plaines de Talente notamment) en vue d'un éventuel empoisonnement massif.

Sur ces découvertes les guerriers partirent à la recherche du deuxième camp Karrnathi (et purent profiter en route de la majesté de la nature des plaines de Talente, contemplant ces lézards titanesques qui y sont si caractéristiques). Le deuxième campement était aux prises avec des guerriers du clan halfelin du "Sourire d'ivoire".
Pris en tenaille les soldats ne tinrent pas longtemps.

Suite à cette victoire et cette coalition improvisée, des échanges verbaux agressifs eurent lieu entre Othar le barbare et les guerriers halfelins, ce qui mena ultimement à des hostilités entrainant la mort d'un ptérodactyle et deux halfelins, ainsi que la retraite des elfes ne désirant pas rester dans ce combat qui ne leur apporte pas de gloire.

Le voyage retour fut le même au détail près que la bande avait désormais deux captifs. Ce paisible retour au clan fut interrompu par la découverte d'une forteresse souterraine Goblinoide sous le désert des lames. La bande comprit que la forteresse était passé de mains goblines à elfiques plusieurs fois, et n'était aujourd'hui que des ruines (fouillées il y a un-deux siècles d'ailleurs).
L'exploration se fit sans encombres jusqu'à l'arrivée dans une salle à deux portes, les elfes prirent à gauche, ce qui, après un combat contre une statue animée, les mena vers la suite de la forteresse. Ils décidèrent cependant de rebrousser chemins face à un étrange mucus retrouvé plus en profondeur dans cette tombe de rôche en plein désert...
En remontant ils décidèrent, par acquis de conscience, d'ouvrir la porte de droite. Ce qui déclencha un piège laissant le sol tomber de plusieurs étages jusqu'à une cavité parfaitement lisse, et ces mots gravés en elfique, supposément par un goblinoide : "bienvenue, elfes", la chute mena à la mort de Baeron le loup, et du fidèle destrier de Rhayis. Ainsi que celle des deux captifs et du cheval récupéré.

Les Elfes s'en sortirent néanmoins par un ingénieux jeu de cordes et la présence plus haut d'Othar et purent finir leur retour au campement de la lame des sables.
Une fois arrivés on leur demanda de conter leur histoire aux anciens présents dans leur tente.
Une fois ceci fait, quatre anciens s’assirent avec eux en cercle (les autres étant certainement partis discuter des inquiétantes nouvelles rapportées).
Un ancien se leva alors, et lia les poignets de chacun des jeunes soldats et les invita à tirer chacun leur poing vers leur torse.
Après un effort combiné, le fil de soie rouge céda et l'ancien leur dit solennellement : " Par la coopération, vous vous êtes aujourd'hui libérer des chaines de l'enfance."
Les jeunes guerriers reçurent alors un cimeterre-double d'une infinie élégance, une broche représentant leur ancêtre, ou une marque d'appartenance au clan pour Rhayis, et leurs noms d'adultes.
Xael leur annonça alors :" le temps des questions s'achève, la recherche des réponses commence ! ".

A la sortie de la tente des anciens, les nouveaux frères et soeurs du clan furent emportés dans une grande célébration, les poussant ouvertement à briser toute limitation qui aurait pu leur être imposée, à festoyer, et à profiter de la gloire méritée pour une nuit durant. Dans son humilité Sumer lança un "Ce sont les Ancêtres qui ont vaincus." Mais celui-ci fut noyé dans un "Nous sommes les Ancêtres ! " collectif.
Laissant place à une nuit de chants, boissons, danses, jongleries enflammées, sexe, duels oratoires, ombres chinoises,  lutte, drogues hallucinogènes diverses, jeux artistiques, et ovations multiples des nouveaux adultes.

Seule guerrière à l'écart des festivités Taelyssa, isolée dans les dunes sous le ciel étoilé, enterrant plusieurs de ses possessions en offrande à Alpha, son Ancêtre, afin d'implorer celui-ci de lui rendre le défunt Baeron. Avec tout de même la présence distante mais comme à son habitude étrangement chaleureuse, de Xael.

Suite à cela, les guerriers trouvèrent le repos d'une orgie de sentiments extrêmes et variés, et une transe faisant office de sommeil, bercée par des images d'un lointain passé... Un passé auquel ils semblent appartenir un peu plus en cette nuit où leurs très nombreux pères et mères que sont le clan sont devenus tout autant de frères et soeurs.

Séance II : Une tombe pour le frère à sabots, une demeure pour la fratrie à lames.

Le lendemain de leur passage à l'âge adulte la bande guerrière se leva encore engourdie par les festivités ou intenses prières de la nuit passée.
Alpha semble avoir entendu la demande silencieuse de Taelyssa, puisqu'une patte de loup, puis l'entierté de l'animal sort du sable révélant Baeron, enjoué.

La fratrie se réunit alors pour méditer sous la guidance spirituelle d'Hélion qui a assisté les gardiens du passé dans son adolescence, et réfléchir à un nom pour la bande nouvellement constituée. La méditation noyée dans l'encens et les brumes diverses dans la tente de Néra offrit des visions aux frères et soeurs en cercle, de toutes évidences la victoire contre les karrnathis et les psaumes mentaux d'Hélion avaient apporté l'honneur aux ancêtres qui y répondirent en se révélant partiellement par des images courtes mais intenses.
Les nouveaux adultes en discutèrent quelque peu et puis parlèrent du nom qui devra être chanté et conté par leurs descendants, et ils optèrent pour l'instant pour ; "les Lames Soeurs"  un nom rappelant le lien du sang qu'ils partagent tous à travers Xael, unifiant parfois même des lignées elfiques diverses, mais aussi la lame faisant référence à leur clan, leur véritable famille.

Une ancienne demanda alors à voir Hélion, et lui offrit la jument Venka au nom des anciens du clan, car celui-ci a toujours fait preuve de bienveillance envers sa monture. Cependant il devra s'engager à récupérer la dépouille de son précédent frère à sabot et lui offrir une sépulture décente.

La bande guerrière décida de s'exécuter immédiatement et reparti vers les ruines qui avaient été le tombeau de leurs captifs et animaux, cette fois-ci armés plus léthalement qu'avec des cimeterres d'entrainement en bois...

Bien que le désert semblait tout uniformiser jusqu'à l'horizon, retourner jusqu'aux ruines fut aisé pour les elfes, étant habitués à devoir prendre des points de repère régulièrement que cela soi dans les déserts ou les jungles qui peuplent leur Aerénal natale.

Les guerriers s'engouffrèrent avec aisance jusqu'à la salle où ils avaient perdus l'étalon d'Hélion la première fois, confiants malgré l'absence cette fois-ci du paternel.
Dans cette salle ils affrontèrent à nouveau une statue de pierre alors que la précédente était encore en morceaux au sol, de toutes évidences certains pièges, moins affectés par le passage du temps, se réarment mécaniquement.
Ensuite ils remontèrent la carcasse du destrier à la surface (ainsi que celle de Baeron a l'abri du regard de celui-ci...) et enterrèrent les animaux après une courte cérémonie pour ces êtres morts pour le clan de la lame des sables, et donc, le Glorieux Royaume.



La fratrie poussa alors l'exploration de la forteresse noyée dans les sables et le temps, d'autant plus que les anciens avaient décrétés qu'ils pourraient si installer s'ils le désirent... Et y arrivent.
Plus bas ils trouvèrent plusieurs objets notables sur les squelettes plurimilénaires d'elfes et hobgoblins qui se sont affrontés pour l'honneur de leurs peuples profondément sous la terre, dans l'obscurité complète, et jusqu'à la mort... De toutes évidences aucun endroit n'était sûr durant les guerres passées contre l'empire.
Seule trace inquiétante, un étrange mucus venant des profondeurs, comme pour signaler au monde que nul n'avait été le vrai vainqueur de ces luttes acharnées...

Finalement arrivés en bas les elfes découvrirent une salle de garde contenant deux statues qu'ils comprirent vite être creuses et munies de meurtrières mais de toutes évidences inutilisées depuis bien avant leur naissance.
Ils entrèrent alors dans ce qui est d'après leurs observations, et les traductions du langage goblinoide qui parsème la pièce, semble être une salle des mécanismes.
Celle-ci contrôle notamment la trappe principale, les pièges et les statues "animées" qui parsèment les ruines.
La pièce est cependant gardée par une statue qui diffère des autres son armure est faite de métal et non de roche et semble parsemée de flammes, qui, cela sera compris assez tôt, dévient la magie.

Des hostilités commencèrent assez vite puisque les elfes furent incapables de répondre à la demande d'identification de la statue, qui dégaina un sabre courbe et se lança à l'assaut. Les elfes profitèrent de leur nombre pour désarmer la construction et détruire les commandes proches de celle-ci. Et bien qu'elle semblait maitriser un art martial Dhakaani et être particulièrement résistante elle finit cependant par tomber sous les coups incessants et la magie des Lames Soeurs.
Néra senti durant ce combat comme une présence qui très puissamment mais éphémèrement guidait son baton, mais ce ressenti fut dissipé avant même d'être complètement assimilé...

Cependant la menace vaincue n'était qu'un début car les guerriers entendirent et virent une chose étrange s'engouffrer dans une autre pièce, derrière-eux.
Après avoir observé la situation ils arrivèrent à la conclusion que quelque chose tentait de les attirer dans sa tanière...
Mais armés de courage ils entrèrent dans la pièce, pièce qui se révéla être la réserve de nourriture de la forteresse, contenant notamment deux puits, et étant emplie d'un hideux mucus qui semblait suinter de partout.
Les elfes comprirent que la chose se trouvait dans le puits. Ils tentèrent de la faire sortir, mais celle-ci s'y ré-engouffrait dès qu'elle constatait ne pas être en position de force, ainsi la bande guerrière joua le jeu de la bête et vint au contact direct du puits... D'où émergea une énorme créature, tout droit venue des machiavélismes du Xoriat, et de toutes évidences, désireuse d'écorcher les intrus.

La créature échangea des coups avec les guerriers, jusqu'à parvenir à saisir de ses pinces Taelyssa et Néra et à plonger avec elles dans les obscures profondeurs.
Une fois sous l'eau le combat pris une tournure plus que menaçante pour les elfes malgré le loup Baeron qui se jeta au secours de sa maitresse et blessa la créature en prenant le risque de se noyer.
le Chuul, puisque tel est le nom dément de la chose, remonta à la surface de l'eau pour tenter d'écorcher vif ce canidé puis se reconcentrant sur ses proies plutôt que la promesse d'une proie nouvelle tenta de porter sa captive Taelyssa à sa gueule, cependant il fut figé d'effroi alors qu'elle poussa un hurlement bestial, véritable rugissement qui n'avait pas sa place dans la gorge d'une elfe et en sortait comme un animal sort avec véhémence d'une cage...
Néra en profita pour user de sa magie et se libérer ainsi que sa soeur.
Le Chuul qui commençait à être en mauvaise posture parti vers les fonds du puits, laissant à Hélion le loisir de faire remonter ses soeurs à la surface.

La fratrie suivit l'exemple de la bête et se replia pour panser ses blessures. Les elfes s'abritèrent dans la salle des mécanismes et verrouillèrent la porte de la champignonnière ou se tapissait le Chuul avant de s’installer pour la nuit.
Une nuit intense et stressante pour les lames soeurs comme pour la bête, chacun savait que le lendemain mènerait à la fin de ce conflit, et il ne pouvait il y avoir qu'un seul prédateur dominant dans ces ruines...

La fratrie déverrouilla la porte de la champignonnière... seulement pour constater que la créature se trouvait au plafond prête à bondir.
Le combat fut court mais intense, cependant la bande guerrière qui avait été en difficultés lors de l'affrontement de la veille était à présent mieux préparée, les frères finirent par réussir à mettre au sol et à maintenir par magie la créature, qui fut ensuite découpée par la danse de l'acier et le chant des incantations, mettant un terme à la principale menace qui errait dans ce véritable tombeau perdu dans le désert.


C'est le moment que les lames soeurs décidèrent pour explorer la dernière salle de la forteresse.
Une salle magnifique qui avait de toutes évidences était le dernier lieu d'affrontement du peuple glorieux et de l'empire dans ce bastion souterrain.
Outre les nombreux objets de valeur, matérielle ou symbolique, qu'ils y trouvèrent ils remarquèrent aussi plusieurs choses ;
sur la table de guerre du général de la forteresse se trouve l'emplacement et les dates de combats de plusieurs forteresses notamment la forteresse Tairnadal légendaire de Taer Saddaen,
les Dhakaanis semblait avoir conscience de l'effet du Targath (litt. acier-dragon) un métal qui en petite quantité aide à se prémunir contre les maladies mais en grande quantité est dangereux pour les elfes,
et finalement une statue qui contenait des parchemins de toutes évidences importants vu leur place, cachés dans une statue dans la pièce de commandement de la forteresse, mais manquants. Une marque était apposée, en elfique, sur le torse de la statue pillée :

"D'une certaine manière cela apaise ma fierté de laisser ces marques.
J'ai gagné de grandes batailles dans ma vie, dont j'ai fui les honneurs de crainte que l'attention ne se porte sur moi, j'ai été brave pendant des décennies sans que personne ne me donne le respect qui aurait pu être le mien à cause de son nom maudit.
mais j'ai bon espoir qu'un jour quelqu'un trouve les traces de ma vie, et peut être par bonté, vienne poser quelque chose, n'importe quoi, même une pierre sur mon corps sans vie, n'importe quoi, juste un : "je sais que tu as existé". "

Selon Hélion cette marque est trop récente pour dater du combat dans la forteresse, et est donc l'oeuvre du pilleur qui a prit les documents et pas un contemporain de la bataille, ce qui est étrange cependant c'est que le dit pilleur n'a apparemment pas prit d'autres objets de valeur que le contenu de la statue de la salle de commandement...

Suite à la découverte de cette pièce, encore emplie de cadavres d’honorables Tairnadals, et donc hautement symbolique, les lames soeurs se reposèrent dans ce lieu des hobgoblins du passé, qui par leurs actes, est désormais un lieu des elfes du présent.

la nuit qui s'en suivit fut pleines de visions de guerres lointaines, de toutes évidences le sang de la bête avait abreuvé les esprits ancestraux qui veillent sur la bande guerrière.



Les guerriers récupérèrent alors tout ce qui est transportable et se remirent en route vers le campement du clan, mais voyant au loin les rochers en forme de crocs légèrement plus profondément dans le désert, ils décidèrent d'aller cette fois-ci les voir de plus près.

après seulement quelques heures de voyage le Zaelta volant au vent, les lames soeurs purent distinguer des tentes écarlates en cercle autour des deux excroissances rocheuses : des apôtres rouges.

Ceux-ci vinrent au contact des guerriers, après avoir assuré venir en paix les lames soeurs eurent le droit d'entrer dans le campement.
Le campement comprend de nombreuses tentes, un site de fouille, une tente principale appartenant certainement à un ou des notable(s) et surtout une cinquantaine de ces Tairnadals étranges au masque unique.

Curieux bien que méfiants la fratrie s'intéressa au discours d'une prêcheuse rouge ce qui en ressort d'après eux étant ;
Un discours belliciste à peine voilé de la part des apôtres, en tous cas de cette communauté.
Un rejet du système d'ancêtres multiples au nom de la liberté à chaque individu d'exister, de se nommer, et de vivre sa propre vie sans marcher sur une route construite par un autre.
La conviction que les ancêtres se sont unis en un seul (ou une seule, divinité non-genrée, parfois mentionnée "reine rouge" ou "déesse rouge") afin que chacun aie un ancêtre unique qui a tout fait, et donc puisse justifier de faire ce qu'il veut dans le respect des coutumes puisqu'il marche sur les pas de son ancêtre quoi qu'il fasse.
La conviction que si les ancêtres se sont unis, les elfes doivent s'unir ... d'où le message belliqueux de cette communauté.

Aussi, les apôtres semblent être des elfes sensés et loin d'être imperméables à la raison. Ils sont des elfes qui bien que jeunes pour leur espèce sont adultes, entrainés, et possesseurs des coutumes et tactiques elfiques... Ce qui en fait des gens raisonnables mais aussi dangereux si la foi venait à prendre la direction de l'acier...

Leur présence ici s'explique par les rochers qui est un des quatre lieux "saints" de la foi rouge, le moins important mais tout de même un lieu de fouille où les apôtres espèrent trouver des preuves qui montreront aux gardiens du passé, et donc aux adeptes du Passé dans le Présent, et de la Dalan Rae, qu'ils détiennent la vérité sur les ancêtres, ou plus exactement, l'ancêtre unique.

Après avoir observé tout cela, les lames soeurs repartirent rejoindre leur clan avec leur butin.
Les anciens décidèrent de nommer Xael, ainsi que plusieurs guerriers du clan, à la surveillance lointaine du développement des apôtres des crocs jumeaux (rochers).
Victorieux de la ruine les guerriers en échangèrent les objets avec le clan contre de l'équipement qui leur sera plus utile, et aidèrent le gardien du passé Talos à identifier une partie des squelettes elfiques de la ruine.
Après plusieurs jours, quand ceux qui étaient identifiables l'ont été, le clan décida, d'un commun accord avec la bande guerrière, de l'assigner à la récupération de ressources, c'est à dire faire comme bon leur semble mais rapporter régulièrement une part de leur butin à la communauté.


Il est temps pour les Lames Soeurs de respirer à plein poumons, de vivre pleinement, et de chevaucher sur ce trône que l'on nomme "selle", vers leur Destinée.

Séance III : Agressés par la Discorde.

Les préparatifs de voyage de la bande guerrière furent interrompus par l'arrivée d'une ombre silencieuse qui vint menacer de la pointe de sa dague Taelyssa.
Cette agression fut étonnement bien perçue par la fratrie qui se contenta d'acquiescer l'arrivée de ce prétendu demi-frère inconnu au bataillon, sans même l'ombre d'une question au paternel, dans une nonchalance qui empiète sur l'inconscience, comme pour de nombreuses autres questions familiales, laissées au passé mystérieux de Xael.

Ce passéisme fut uniquement brisé par une demande en duel de la part Rohirrim désireux de forcer le nouveau membre à prouver sa force.
Le combat entre les frères se solda par l'abandon de Rohirrim face à la mobilité de Soverliss.
Rohirrim insista sur le côté déshonorable du style de combat du nouveau, quand bien même celui-ci est parfaitement classique des Tairnadals, mais cela ne manqua d'attirer sur lui l'affection tumultueuse de la Dalan Rae...

Xael demanda à voir Hélion, et lui expliqua solennellement que son temps était compté, et qu'il comptait sur lui pour unir sa fratrie, et veiller à ce qu'ils le vengent le moment venu...

Rohirrim fut contacté par une guerrière du clan, qui lui offrit de se faire marquer du soleil écarlate, emblème de la Dalan Rae, faisant de lui l'un des leurs.

Taelyssa alla dire au revoir à son père peu avant le zénith, heure du départ.

La bande guerrière se mit enfin en route vers la capitale, Taer Valaestas, la première escale fut le village d'Aballhu, village sous contrôle de la lame des sables et lieu de vie privilégié de Taelyssa.

Arrivés sur place la fratrie se dispersa ;

Taelyssa alla rendre visite à un couple âgé qu'elle côtoie régulièrement.
Soverliss acheta une quantité notables d'objets divers au bui-bui du village, avant de rejoindre Rohirrim et Néra.
Rohirrim et Soverliss se déshabillèrent alors avant de se rendre dans le bar local, accompagnés par Néra.



Néra, Rohirrim et Soverliss provoquèrent un maximum de personnes de manières diverses et variées, jusqu'à attiser le courroux d'un homme qui tentait de se faire engager comme mercenaire par un maréchal Dénéith.
Cet homme céda à la colère et ouvra les hostilités, en répondant aux insultes et tapes sur la tête de Rohirrim par un coup d'épée courte.

Le maréchal incapacita l'homme, et demanda à Rohirrim, qui venait de détruire une table, de se rendre.
Celui-ci refusa de se rendre.
Sur ces entres-faits arrivèrent dans l'auberge Taelyssa et Hélion.
Néra usa de sa magie pour forcer le Maréchal à laisser couler l'affaire, ce qui, bien qu'une mauvaise idée sur le long terme marcha jusqu'à ce que Rohirrim tente de faire diversion afin que Soverliss vole l'emblème du maréchal, ce qui le libéra de son enchantement.
Le maréchal comprenant être entouré d'au moins un vandale, un voleur, et un utilisateur magique usant de ses pouvoirs pour outrepasser la justice, de tous se rendre.
Hélion puisa alors dans toute la mauvaise foi du monde pour que la maréchal les laisse partir, avant de rétorquer que le maréchal est opposé à tout compromis alors qu'il discute en parallèle avec les deux elfes nus qui tentent de se soustraire à lui et de le stimuler de toutes parts par des arguments de leur innocence.
Hélion déclara alors l'évident refus du maréchal de les laisser partir puisqu'ils sont prêt à payer comme un excès de zèle.
Rohirrim et Soverliss s'enfuirent, ainsi qu'Hélion, qui se rendit invisible.

Le maréchal tenta d’arrêter Rohirrim, mais malgré les protestations de Taelyssa et la non-intervention de Néra, et Hélion, il mourut, massacré par la bande guerrière malgré ses compétences martiales notables, non sans avoir usé d'un objet magique, identifié comme un moyen d'appeler des renforts.

la bande guerrière se débarrassa alors du corps malgré les témoins de l'établissement voisin, avant de le piller et d'offrir de l'argent au village espérant que cela mène peut-être leurs témoignages en leur faveur.

Les guerriers allèrent alors prendre leur transe de sommeil, transe interrompue par une attaque subite d'un membre du Sang de l'Est, frappant voilé de la nuit dans ses habits traditionnels reflétant la lune. Son attaque fut presque mortelle pour Rohirrim mais l'assassin préféra la fuite à l'achèvement suite au réveil de Soverliss et de la bande guerrière.

Le groupe suivi les traces de l'assassin jusqu'à une maison de maître, demeure du "surveillant'chef", de ses grand-parents et deux servants, malgré la tentative de Taelyssa d'abandonner la piste.

Arrivés sur place ils discutèrent avec les habitants, et remarquèrent une glyphe sur le corps de surveillant'chef servant apparemment à le retrouver où qu'il soit, ceux-ci aidèrent de bonne volonté, au détail près que Rohirrim décela un doute pour la grand-mère quant à la mort de son fils il y a quelques années.

Les elfes fouillèrent la maison et se rendirent compte que la cave en est piégée mais que les habitants de la demeure ne déclenchent pas les pièges magiques lors de leur passage. Ils trouvèrent aussi dans la cave un drapeau du Sang de l'Est déguisé en tapis et un passage vers un plan personnel de petite taille.
Le grand-père alors présent demanda alors aux elfes si, comme ils l'avaient évoqué à de nombreuses reprises, son fils était vivant et dans ce plan, quand les elfes acquiescèrent il passa sa tête dans le portail et hurla "cours ! cours ! cours !", acte interprété comme une trahison par Soverliss qui tua le vieillard.

Suite à cela les elfes déboulèrent dans le plan de petite taille, une pièce unique, circulaire, aux décorations ethniques Khunan.
Ils y combattirent l'assassin, acculé, qui fut incapable de donner le change aux guerriers valénars et mourut soudainement durant l'affrontement.
Ils apprirent par après car il mourut ainsi car il portait une bande de loyauté.

Pendant qu'Hélion, Néra et Taelyssa discutèrent, Rohirrim et Soverliss pillèrent le corps de l'agent avant de le jeter pour "masquer les preuves" dans le vide planaire.

Suite à cela les elfes constatèrent la fuite des serviteurs, de la grand-mère, et de l'enfant endormi.
Ils décidèrent cependant de finir leur nuit, après avoir expliqué au chef du village qu'ils avaient mis à mort un membre des, à ses yeux très respectés, agents du Sang de l'Est.
Quand cela fut fait ils se remirent en route, et rattrapèrent d'ailleurs les habitants de la maison qui partaient vers le sud dans un chariot tiré par deux ânes, Soverliss décida de tirer sur l'un de ceux-ci, ce qui outre gaspiller une flèche et blesser un animal innocent, arrêta le chariot.
La fratrie expliqua alors aux passagers qu'ils pouvaient repartir chez eux, ce qu'ils firent de crainte des elfes.

Une fois ceci fait, ils arrivèrent à la forteresse de Plume-Rôche, l'imposante porte-arche en plein désert arborait l’inscription en elfique :
"Les esclaves d'hier chevauchent aujourd'hui en Maîtres."
Sur place, le clan local allait pendre un acolyte de la foi rouge, pendaison qui fut interrompue par la chute d'une plume sur la tête de l'hérétique.
L'archiviste de la forteresse indiqua alors qu'une gravure sur l'un des murs avait prédit cet évènement, et commandait à ses occupants de livrer les possessions du pendu à un cavalier précis d'une bande guerrière étrangère.
Néra devint donc propriétaire d'affaires sans grande importance, hormis une boîte en bois contenant des inscriptions arcaniques d'un sort complexe, et l'une de ses composantes matérielles ainsi qu'un journal de bord indiquant que l'hérétique est un jeune adulte elfe qui a préféré renoncer au passé dans le présent que de tuer un nouveau-né comme son ancêtre, le guidant ultimement à la pendaison.


C'est à la suite de cet évènement spirituel que la fratrie se divisa en deux groupes, qui se défièrent mutuellement, à demi-mots pour régler des comptes, mais surtout pour déterminer un chef en temps de crise.
Le combat acharné donna ultimement lieu à l'élection de Néra, en espérant que cela apaise les tensions, permette d'être soudés dans les tumultes à venir, et unissent la fratrie comme les ancêtres travaillent de concert afin que l'ultime volonté du paternel puisse être accomplie.

Séance IV : Le Festival de l'Oeil de Cristal.

La Bande guerrière arriva finalement à la ville berceau et capitale du Valénar, Taer Valaestas.
La cité ne laisse transparaitre de l'extérieur que d'imposantes murailles de roche, accompagnées de divers tours et garnisons, pourtant son enceinte révèle une cité jeune et pleine de vie. Malgré sa grande taille, la ville ne cesse de s'agrandir pour accueillir toujours plus d'habitants.
Les rues sont bondées de marchands et artisans, qui rajoutent par leur présence des odeurs d'encens et épices ainsi que des tapisseries colorées vendues en grande quantité laissant transparaitre une ville colorée et animée.



Il y a des déplacements permanents, tout le monde à quelque chose à faire, et cela se répercute jusque dans le ciel, parsemé d’aéronefs lyrrandars, et la mer, d'où se voient de nombreuses voiles de divers clans Valaes Tairn qui importent en masse équipement, armes et montures, dans le monde du Nord.

A son arrivée la fratrie put constater qu'il y avait une animation particulière en ville car plusieurs bandes guerrières affluaient peu à peu vers la cité, et que plusieurs légères festivités commençaient, des joutes verbales en pleine ville, de la populace achetant masques, lampes colorées, friandises, vêtements exotiques etc..

Les frères et soeurs se séparèrent, Rohirrim allant au "Rassemblement", un bar et arène principalement fréquenté par des dalans raes pour y parfaire son entrainement de guerrier, les autres se mirent en route vers le temple des gardiens du passé de la ville pour accompagner Néra venue faire des recherches.

Le Temple des gardiens du passé se trouve sur une presqu'île au dessus de la rivière Rouge-Eau qui traverse la ville, celui-ci est un gigantesque bâtiment circulaire sur plusieurs étages. Plusieurs elfes de l'Host du Valénar le gardent, bien que cette surveillance est symbolique étant donné que pour s'en prendre au temple il faudrait d'abord pénétrer la ville et vaincre les initiés et gardiens du passé qui oeuvrent dans le lieu saint et ont dû pour atteindre leur poste se distinguer au cours de nombreuses batailles...

Une fois arrivés, les elfes constatèrent avant toute chose qu'autour et au sein du temple règne un apaisant silence imposé par le respect dû à l'édifice qui est épargné ainsi du brouhaha ambiant de Taer Valaestas.
La seule exception à ce silence étant une discussion étonnamment envenimée entre deux gardiens sur la marche à suivre quant à la "dérive" connue sous le nom de foi rouge, l'un voulant les rééduquer, l'autre se débarrasser des hérétiques avant qu'ils ne propagent plus encore leur poison...  
Les grandes portes du bâtiment sont ouvertes et le restent jour et nuit à moins qu'il ne subisse un siège, à l'intérieur se trouvent des ouvrages en très grands nombre répartis sur divers supports et minutieusement classés ainsi que de nombreux elfes, principalement des religieux et de jeunes guerriers venus demander des conseils moraux et/ou spirituels ou consulter des ouvrages généalogiques et des reliques.

Néra chercha dans les registres des elfes ayant le même ancêtre et constata qu'ils étaient peu nombreux et surtout en Aerenal, ensuite elle demanda des informations sur elle, encore connue pour l'instant sous le nom de remplacement "la Mort Masquée", l'initié présent n'avait rien à lui apprendre cependant il put l'accompagner vers la chambre reliquaire de l'ancêtre.
La fratrie descendit les escaliers brisant le silence de leurs pas, après une petite marche dans le reliquaire l'initié ouvrit une porte et indiqua une petite pièce fraîche et obscure de quelques mètres carrés seulement. Leurs yeux elfiques y distinguèrent de nombreux documents usés par les années qu'ils s'empressèrent de fouiller sous la surveillance de l'initié.
Ils apprirent des informations sur le style vestimentaire de l'ancêtre en mettant en perspectives plusieurs témoignages d'elfes l'ayant aperçue dans les temps anciens, ils apprirent aussi qu'elle pratiquait une magie de la mort inconnue, dont les traits ont tout de même rappelés à Néra ce qui fait dans la cité-état de Jhaelian et leurs "Faux-Morts". Hélion tenta de déterminer les raisons qui ont poussés la mort masquée à choisir Néra, il releva un intérêt de l'ancêtre pour les métis aerenal-tairnadal et il se rendit compte qu'il y aurait sûrement plus à apprendre mais cela nécessiterait d'investir plus de temps.

Soverliss parti plus tôt afin de faire le tour du marché, jusqu'à tomber sur un marchand Halfelin, qui commençait à commercer son nouveau produit, le caramel au tabac, avec une habile négociation il obtint un paquet gratuit à condition d'en faire la promotion en ne les mangeant qu'en public.

Suivant l'exemple de Néra peu de temps après, Taelyssa et Soverliss demandèrent l'accès aux reliquaires de leurs ancêtres respectifs.
Taelyssa accéda au reliquaire d'Alpha qui contenait deux objets, un casque Dhakaani portant une marque de morsure d'une mâchoire puissante, attribuée à Griffith le loup d'Alpha, et un journal de cuir avec une plaque de métal taillée avec élégance sur la première de couverture laissant entendre une grande compétence de travail manuel de la part d'Alpha, à l'inverse de son style d'écriture qui ressemble plus à des pages de notes prises au vol et sans structure qu'un véritable journal. L'ouvrage contient de nombreuses informations précieuses pour retracer la vie d'Alpha, et de mystérieuses recettes parsemées dans le dit journal.

L'initié qui consultait les registres avec Soverliss se contenta d'un "nous n'avons rien" avant de subtilement révéler un tatouage de faucon sur son avant-bras et indiquer une chambre d'ami dans les étages supérieurs.

Hélion consulta la généalogie du clan de la lame des sables afin d'en apprendre plus sur l'arbre familial, quand ce fut chose faire il aida les gardiens à tenir à jour les changements de noms au sein de son clan et reçut la clé d'une chambre d'ami pour lui et sa bande guerrière afin de leur éviter à dormir à la taverne ayant été reconnut par un gardien qui sait qu'il a aidé de longues années durant à l'entretien des temples en Aerenal.

Hélion, Néra et Soverliss se réunirent dans la chambre d'ami qui fut confiée à Hélion, chambre qui s'avérait être la chambre indiquée à Soverliss, il la fouilla donc et découvrit une serrure derrière le tiroir d'un bureau. Il y mit sa clé et en récupéra une sphère de roche de la taille d'un poing, cachée ici et non dans le reliquaire pour une raison inconnue. La sphère portait de nombreuses inscriptions en Géant, langue qu'Hélion parle couramment, et il en déduisit que c'était une sorte de "clé"  plurimillénaire d'une prison de géant. Soverliss rangea précieusement la relique.

Pendant ce temps là, Taelyssa fut interrompue dans sa consultation du journal d'Alpha par un jeune guerrier tout droit arrivé d'Aerenal ayant le même ancêtre. Celui-ci demanda aux initiés de rendre service au temple en échange de la relique comme cela se fait parfois. Taelyssa ne voulant pas laisser le journal de son ancêtre de filer entre ses doigts se vu contrainte d'accepter, en échange de l'obtention à son compte du journal antique, d'aider le temple à se débarrasser d'un pirate qui attaque régulièrement les convois a maritimes arrivants d'Aerenal.

Hélion, Néra et Soverliss se reséparèrent ; Hélion allant à la rencontre d'un elfe présent dans le temple, Loori, qui cherche de l'aide pour outrepasser sa phobie du feu afin d'approcher de son ancêtre "le chevaucheur sur la plaine de flammes". Hélion commença à aider le guerrier à travers des paroles spirituelles et des conseils, avant de lui donner rendez-vous le lendemain matin afin de l'aider plus activement à se rapprocher de son ancêtre.

Néra et Soverliss allèrent au marché dans les magasins les plus aisés pour acheter des vêtements ressemblants à ceux qu'auraient portée la mort masquée, sur le chemin ils croisèrent un barde valénar qui accepta de les éclairer sur les festivités qui se préparent pour une petite contribution à son talent.
Il leur conta l'histoire de Vadallia et Cardaen, deux des premiers ancêtres connus, et mentionna d'ailleurs dans son récit l'ancêtre de Soverliss qui les a apparemment côtoyé et expliqua que le lendemain commençait le Festival de l'Oeil de Cristal, des festivités et un tournoi organisées par le Roi Shearas Vadallia, pour fêter son auto-éborgnement prochain. Le Roi aurait pour intention de s'arracher l'oeil gauche et le remplacer par un oeil de cristal en honneur à son ancêtre, la Dame aux milles lames.
Les festivités commençaient le lendemain avec un tournoi, dont le vainqueur se verrait offrir l'oeil arraché du Roi et se poursuivraient par des fêtes et banquets pour le peuple, et pour les valénars, une nuit au palais suivie d'une grande chasse d'une semaine, qui consiste en charger vers le Nord avec le roi en vainquant ce qui mérite d'être vaincu et revenir festoyer.

Suite à cette nouvelle, le duo alla au palais s'inscrire au tournoi, ils tombèrent sur un elfe, assis sur les marches accompagné de sa panthère, ses cheveux crépus étaient attachés à l'arrière de sa tête et ses manches retroussées révélaient de nombreux tatouages de lames tourbillonnantes jusqu'à ses mains.
L'Elfe, un Jaeldira (litt. danseur de lames) était le gardien des inscriptions, et il accepta de les inscrire bien que les inscriptions soient closes à condition qu'ils se montrent "intéressants". Néra usa de sa magie avec élégance pour prendre son apparence en le contournant, et Soverliss vanta avec talent les mérites d'une nouvelle friandise pour les guerriers virils; le caramel au tabac. Enjoué Taari, le Jaeldira, prit leurs inscriptions.

Le duo reprit alors ses courses jusqu'à arriver à une boutique d'étoffes de luxe tenue par un bourgeois Khoravar, sur place Néra commanda des vêtements aux couleurs précises, et se laissa même tenter par remplacer le noir de sa tenue par de l'Ombrellin pour atteindre le sommum de la tenue princière.
Le Khoravar prit ses mesures, et annonça le lourd prit d'une telle parure, qui fut avec succès légèrement revu à la baisse étant donné le prix de la commande et la bienveillance à l'égard des elfes du boutiquier. Néra passa plusieurs petites heures à se faire prendre les mesures. Ayant l'argent mais pas sur elle, elle s'arrangea avec le marchand pour faire venir le paiement, le vêtement lui serait prêt dans 6 jours.

la fratrie se rejoignit dans sa chambre au temple pour la nuit, et médita jusqu'au lendemain avec le recul que permet le sentiment de sécurité et la sérénité du temple.


Le lendemain à l'aube la fratrie se resépara,
Hélion prépara ses affaires et parti avec Venka sa jument pour amener Loori dans les plaines de Talente et l'aider dans son combat contre la crainte du feu,
Néra, Soverliss, Rohirrim et Taelyssa partirent vers l'arène pour participer au tournoi de Cristal.

Arrivés à l'arène, ils virent plusieurs bandes guerrières, uniquement des jeunes, parfois tout justes arrivées d'Aerenal. Celles-ci se préparaient peu à peu au tournoi, que ce soit en s'échauffant, s'embrassant, s'encourageant ou se conseillant.

Dans la file ils purent voir un apôtre rouge avoir maille à partir avec le gardien de l'arène et le justicar (Khoravar, souvent un Lyrandar, chargé de la loi) qui l'accompagne. Ils comprirent avec un peu de perspicacité que l'apôtre n'était pas le bienvenu dans l'arène pour des raisons religieuses, il fut d'ailleurs contraint de renoncer à son inscription, et jeté dans la ruelle la plus proche.

Une fois leur tour venu le justicar dit à la fratrie que seuls Néra et Soverliss étaient inscrits, mais que si Rohirrim et Taelyssa étaient spectateurs du tournoi ils pourraient participer aux festivités durant la grande chasse.
Néra et Soverliss entrèrent donc dans l'arène, ils durent laisser leurs chevaux dans la piste centrale et monter, comme les spectateurs, dans les gradins dans une part de ceux-ci réservée aux participants.

L'arène est très clairement un divertissement pour l'élite sociale du pays, les gradins contiennent à grande majorité des guerriers elfes, des religieux du passé dans le présent ou de la Dalan Rae, quelques khoravars de haut statut, surtout des justicars, sénateurs, hommes/femmes de loi etc, quelques humains, de riches bourgeois et probablement, cachés dans le foule, des agents du sang de l'Est, et finalement des membres de maisons à dracogrammes parmi celles tolérées au valénar, surtout des Lyrandars et des Médanis.

Le roi arriva parmi les derniers, accompagnés de quatre gardes royaux, tous les cinq chevauchaient dans les gradins montra leur grande maitrise de l'équitation et le talent de leurs montures respectives, dont certaines, notamment celle du roi, sont des pures-sangs valénars.

La première épreuve consista en atteindre le sol de l'arène en escaladant la paroi d'une 30aine de mètres depuis les gradins, comme pour toutes les activités elfiques, tout acte menaçant la vie d'un autre Tairnadal que soi-même est synonyme de disqualification immédiate, hormis cela tout est permis.

Les participants s'élancèrent vers les parois telle une marée, pourtant des impétueux dénotèrent de cette déferlante, un jeune guerrier dont les tatouages et le comportement laissent entendre la foi en la dalan rae plongea hurlant " LES ANCETRES RECRUTEEENNNNNNNTTTTT  !" avant de s'éclater dans le gravier de l'arène.
Néra et Soverliss sautèrent aussi devançant largement le peloton de tête, et usant de feuille morte pour se laisser porter sur les derniers mètres.

la foule resta silencieuse, marquant sa désapprobation face au comportement inutilement dangereux du premier arrivé, silence brisé par un "Ses jambes valaient bien un instant de gloire" du roi, qui laissa place à des applaudissements de la foule.

Les participants arrivés dans les soixante premiers en bas furent inviter à monter en selle, une fois ceci fait suite aux incantations d'un Siyal Marrain dans l'entourage du roi, les destriers non-montés des participants arrivés trop tard dans l'arène furent prit d'une frénésie folle et chargèrent les chevaux montés par les participants, ceux qui tombaient étaient disqualifiés.
Néra longea le contour de la forteresse poursuivie par une horde de chevaux frénétique mais parvint à rester en selle avec brio, Soverliss pour sa part se tint sur son cheval cambré au centre de l'arène, et pourtant les chevaux ne s'attaquèrent pas à lui, le laissant se tenir victorieux.
Le guerrier arrivé premier à la première épreuve tomba de sa monture, renversé par une cavalcade de montures.

Les chevaux apaisés et rendus à leurs propriétaires laissèrent derrière eux une vingtaine d'elfes en selle.
un Garde Royal lança dans l'arène un sac en toile rempli d'armes en bois, et déclara que le dernier en selle parmi les participants encore présent serait le vainqueur.

La majorité des cavaliers, dont Soverliss, chargèrent vers le sac pour y récupérer une arme de bois, certains elfes, souvent lanceurs de sorts, restèrent en retrait.
Dans les guerriers chargeant vers le toile en jute se trouvait le jeune guerrier impétueux au zaelta brodé en gueule de loup qui avait voulut obtenir le journal d'Alpha, quand la monture celui-ci croisa le regard de Taelyssa, elle s'inclina, immobilisant son propriétaire qui ne tarda du coup pas à être éliminé.
Soverliss fut l'un des premiers à se munir d'un cimeterre de bois, lui donnant un avantage considérable face à la cohorte de cavaliers rodant autour du sac, un ensorceleur tenta de lui jeter un sort mais celui-ci fut contré par un commandement de Néra.

Soverliss domina la mêlée en commençant par désarçonner ses rivaux ayant obtenus une arme en bois, très vite il ne restait plus en selle que Néra, Soverliss et un Guerrier sur un cheval noir, celui-ci chargea Soverliss et le renversa mais Soverliss parvint à le prendre dans sa chute, le podium se constitua alors de Néra en tête, suivie par le guerrier à la monture noire et Soverliss.

Les trois elfes furent acclamés par la foule et félicités par le roi, qui donna rendez-vous à Néra, et ses proches de son choix, au milieu de la nuit au palais.


Comme prévu le palais fut ouvert à tous pour la nuit, la bande guerrière pu constater la magnificence de l'édifice plus en détail, une forteresse qui révèle autant l'amour de la guerre que l'amour de la nature des Tairnadals, la rivière rouge-eau traverse le palais et ses jardins fortifiés, et est parsemée de dalles permettant de marcher au niveau de l'eau, de plus le palais est entourés de vergers, où errent librement des animaux pas domestiqués, mais habitués à la présence elfique, et les limiers du roi.
L'intérieur du palais est un éloge à toutes les formes d'arts et conforts, ainsi hormis les salles stratégiques comme la salle des cartes etc, toutes les salles sont remplies de coussins, tapis et draperies aux couleurs chatoyantes, la nourriture et les boissons, principalement du thé, coulent à profusion, des artistes offrent tout un tas de spectacles divers, et des guerriers elfes, nombreux en cette nuit, se réunissent pour s'aimer, compter leurs exploits, ou compter les exploits de leurs ancêtres.

Néra et Soverliss attirèrent beaucoup l'attention, Néra prit un malin plaisir à se laisser flatter et courtiser, Soverliss pour ça part annonça que sa victoire était due à une nouvelle friandise, "le Soverlix", caramel au tabac, et distribua tous ses bonbons aux guerriers présents faisant très forte impression pour le produit.  

Les compagnons profitèrent de la soirée en attendant le milieu de la nuit, Taelyssa en profitant des jardins avec Baeron, Néra en errant avec ses groupies et s'installant dans le cercle de parole du roi, profitant de cette nuit ou tombent éphémèrement les barrières de l'honneur et Soverliss lança un défi à une jolie jeune elfe, une partie de cache-cache, si elle gagnait elle l’emmènerait pour la nuit et se ferait payer ses rations pour toute la durée de la grande chasse.

Au milieu de la nuit Néra, Soverliss et Taelyssa se rendirent dans la salle du trône, où les attendait Sa majesté Vadallia, et plusieurs notables de la ville invités à l'évènement, notamment ; tous les gardes royaux, quelques jaeldiras, tous les gardiens du passé de la ville, quelques initiés, plusieurs notables Lyrandars, souvent des sénateurs, une vieille humaine, ayant entre quatre-vingt et nonante ans, et plus quelques dents, des cheveux blancs dénotant avec sa peau basanée et ses vêtements mauves portants de nombreuses décorations, de toutes évidences une représentante du sang de l'Est. Seul absent étonnant : Arrimath D'Lyrrandar, premier sénateur et représentant de sa maison au Glorieux Royaume, qui était pourtant présent à l'arène mais s'est éclipsé au début des festivités, de toutes évidences peu intéressé par les plaisirs que la palais avait à offrir.
A la sortie de la salle du trône le jeune elfe qui jouait à cache-cache avec Soverliss annonça avoir gagnée car elle l'a vu se rendre dans la salle du trône comme il était invité à la faire, cette, au choix ; fourberie ou signe d’intelligence, mena à sa victoire.
Néra dès sa sortie de la salle du trône grâce à l'aide de Taelyssa à la conservation et le vernissage de l'oeil arraché du roi.

Le roi s'approcha de Néra, accompagnés par deux médecins, et son meilleur ami, son cheval.
Il la félicita pour sa victoire et l'exemple donné aux autres jeunes venus dans le nouveau monde faire leurs preuves.
Néra, profitant de son entre-vue avec le roi, sous-entendit que sa bande guerrière qu'elle présenta au roi comme "les lames dissonantes" avait eut et causé des ennuis, le roi demanda alors aux trois elfes présents si ils avaient appris de ces ennuis et si ils s'engageaient à faire attention à l'avenir, puisqu'ils jurèrent il déclara qu'il veillera personnellement à ce que cela ne leur cause pas de tord.
Suite à cela il s'arracha l'oeil gauche, prouvant une volonté à toute épreuve teintée de fanatisme envers les ancêtres, et le tendit, sanguinolent, à Néra, avant d'être entourés par les médecins présents. Un garde Royal indiqua alors aux lames dissonantes, car tel est à présent leur nom, que le roi va avoir besoin d'être seul et leur indiqua la porte.
La fratrie retourna donc dans les salles ouvertes du palais pour y passer le reste de la nuit.

Pendant ce temps là, Hélion mit le cap vers les plaines de Talente avec Loori, et déjà durant le voyage tenta peu à peu d'entrainer son camarade à approcher le feu, à l'aide de bougies.

Le lendemain sonna le début de la grande chasse, une septantaine de guerriers dont les lames dissonantes hormis Hélion, poursuivirent les festivités et suivant le roi dans une escapade vers le Nord. Vadallia arborait, à la place de son oeil gauche, un cristal sphérique qui transformait la lumière du soleil en de petits arcs-en ciel qui parcouraient le corps balafré de son pure-sang lorsqu'il chevauchait.

Les guerriers quittèrent la ville à toute allure pour traverser le pays en un temps record d'une journée et demi à peine sur leurs chevaux valénars, un sentiment de puissance dans les veines alors la terre tremble sous les cent quarante sabots ferrés.

La première rencontre dans les plaines fut le campement d'un clan Talentais, un grand nombre de tente de petite taille, plusieurs éclaireurs halfelins sur des raptors, des bergers montés sur des dinosaures faisant brouter des troupeaux de tribexs à proximité du camp.
Les cavaliers approchèrent au pas, les halfelins se regroupèrent, et sortirent armés des tentes, de toutes évidences eux aussi combattants portants des armes et armures élaborées en os de dinosaure.
Les elfes arrivèrent au milieu du campement faisant des cercles sur leurs étalons, le roi descendit de son pure-sang et se dirigea vers un halfelin assis en train de boire une boisson alcoolisée inconnue et portant dans son dos une faux et sur son visage un masque de bouche de gueule de raptor.
Le Roi mit un coup dans le ver de l'halfelin, ce qui poussa tout le monde dans ce campement à la tension palpable à sortir ses armes, les halfelins et les elfes se toisaient, le roi marcha alors sur le pied du chef halfelin, tout le monde se dévisageait, les plus jeunes halfelins rentraient dans les tentes, mais le chef lança un " Veuillez m'excuser de toute évidence mon pied s'est glissé sous le votre". Vadallia sourit alors et se baissa pour ramasser le verre qu'il avait fait tomber et le remettre sur la table, elfes comme halfelins, apaisés, rengainèrent leurs armes, et les elfes commencèrent à monter les tentes dans le camp halfelin, les heures passants toute animosité était tombée et les guerriers se racontaient des histoires de combat autour du feu, s'échangeait des spécialités culinaires, et des chants malgré les difficultés linguistiques.
Durant cette nuit le chemin d'Hélion et Loori, qui osait à présent aller jusqu'à porter une torche, croisa celui de la grande chasse. Les  lames dissonantes étaient enfin réunies.

Le lendemain à l'aube, le roi décréta que le grande chasse allait être scindée en plusieurs petits groupes pour ratisser le terrain et augmenter les chances de trouver des adversaires de taille, les groupes se rejoindront à un lieu donné plus au Nord, Néra fut nommée chef de l'un de ces groupes, comprenant les lames dissonantes, Loori, l'elfe qui mange aux frais de Soverliss, et une archère.



Le groupe des Lames Dissonantes avança vers le Nord toute la journée croisant de nombreux animaux sauvages et parfois au loin des éclaireurs halfelins mais rien qui ne justifia un arrêt, cependant le soir venu, alors qu'ils montaient le campement, les elfes aperçurent un humain, en armure de cuir, portant un tricorne et une élégante moustache se déplacer furtivement dans les plaines transportant un gros oeuf, que Taelyssa identifia comme un oeuf de tricératops.
L’emblème sur l'armure du rôdeur était celui de la maison Vadalis, ennemi traditionnel des Tairnadals.
Sans attendre les elfes chargèrent l'homme qui tenta de se replier vers son campement dissimulé non-loin.

Une courte escarmouche prit place face aux Vadalis qui étaient ; un chasseur, deux gardes du corps en armure lourde et une baronne, utilisatrice de magie.
La Baronne usa à plusieurs de reprise de magie pour convoquer des animaux, mais à deux reprises d'affiler ceux-ci, pourtant invoquées décidèrent d’œuvrer pour certains d'entre-eux d’œuvrer pour Taelyssa. Les gardes Vadalis semblaient compétents, mais cela ne pu être utilisé à leur avantage car Soverliss, avec une agilité sans pareil, atteint la baronne et commanda au petit groupe de récupération animale de se rendre sous peine de se voir diminué d'une noble.

Les elfes prirent du coup les humains en captifs et discutèrent de la marche à suivre, plusieurs possibilités ont été évoquées :
- les égorger, mais cela fut assez vite abandonné par l'ombre de la perte potentielle d'honneur
- les juger
- les laisser partit avec vêtements rations et couteau
- les laisser se battre en un contre un pour gagner leur liberté
- les offrir aux lyrrandars
- les échanger contre rançon
etc...
faute de trouver un consensus les captifs furent juste pillés et gardés pour l'instant.

Taelyssa ramena les oeufs qu'elle identifia comme ramenables, usant de ses talents pour le monde naturel, Soverliss organisa des fontes pour transporter les autres oeufs, ensuite ils calmèrent les chevaux des prisonniers.

Les elfes profitèrent alors de la nourriture que les vadalis étaient en train de cuisiner et s'installèrent dans leur camp pour la nuit, afin d'être prêts à reprendre la grande chasse le lendemain, après une nuit sous les étoiles.

Séance V : la Caresse de la Mort.



Les lames dissonantes finirent par écouter l'ultime commandement de Néra quant aux captifs, la baronne se verrait couper la langue, le rôdeur crever les yeux et et les gardes du corps couper les pouces, telle serait en leur nom l’implacable justice portée par le glorieux royaume.
Les compromis, offres et suppliques n'y firent rien, et les lames dissonantes lâchèrent ensuite les Vadalis, mutilés et amères, dans la nature.

Les guerriers se remirent en route vers le Nord dans les monotones plaines de Talente, bercés uniquement par le fracas cadencé des sabots.
Seul exception à cette routine sauvage et enivrante, une ombre au loin dans le ciel... Une ombre qui s'avéra être un ptérodactyle Colossal armuré et habité par un clan Halfelin, la créature et ses habitants ne semblaient pas agressifs, bien que leur seule présence dans le ciel remettait en cause l'hégémonie des Lyrandars sur les cieux... et la dominance elfique locale.

Plusieurs jours de voyage plus tard, alors qu'ils se remettaient en route à l'aube accompagnés par la rosée du matin les Tairnadals aperçurent dans la légère couche de brume du mouvement.
Mouvement qui s'avéra être un goblin, mais pas n'importe quel goblin un goblin en vêtements noirs, portant du matériel de qualité dépassant celle des royaumes humains, et d'une efficacité peu courante au sein de son espèce.
Les elfes prirent en chasse le visiteur indésirable.

Alors que la course poursuite menait peu à peu le goblin à sa perte, Soverliss observa qu'il avait un comportement étrange, il ne fuyait pas dans une ligne parfaitement droite...comme si il les guidait quelque part.

Peu de temps après dans cette cavalcade le goblin fut vaincu, criblé de fléchés et désarçonné.
A quelques dizaines de mètres seulement d'un étrange affaissement dans le sol, faisant baisser dans une petite zone le niveau de la brume qui intensifiait chaque acte, comme si à travers elle on était partiellement dans le passé.
Néra sentit alors un grand danger dans tout son être, elle s'arrêta et invita sa fratrie à s'arrêter pour analyser la situation, et préparer un siège.



Ses paroles ne furent pas écoutées, Rohirrim le premier, en bon dalan rae, chargea, se voyant criblé d'une salve de huit javelines propulsées depuis le trou dans la brume.
Ce qui se trouvait dans le fossé n'était pas des goblins, ni même des hobgoblins, c'était plus que ça, des reliques du passé, une légende ancienne redevenue réalité, un adversaire qui a repoussé les guerriers d'antan, des Dhakaanis.

les elfes encerclèrent la position du petit groupe de combat Dhakaani, s'en suivit un combat à sens unique où les elfes tombèrent en s'empalant sur la formation serrée des légionnaires, qui restaient de marbre derrière leurs très imposantes armure de plate couvertes de piques et symboles étranges, preuves en elles-même d'une autre époque, une époque où les goblinoides étaient une surpuissance dans tous les domaines.

Les elfes étaient puissants bien que désorganisés et ils se distinguèrent individuellement que ce soit pour la précision de leur coups comme Soverliss, ou leur résistance hors du commun comme Rohirrim. Mais cela ne suffit pas, Loori fut le premier à tomber sous les coups de la phalange, s'en suivit Taelyssa mise au sol, ensuite c'est Rohirrim lui-même qui fut victime de son audace, cependant alors qu'un coup puissant lui fut porté et qu'il se vidait de son sang, le liquide se changea en une gerbe de flammes qui terrassa sur place un guerrier goblinoide.
Il était cependant désormais évident que la défaite était proche, et avec elle, la mort.

L'honneur était clair, prioriser la vie, mais aucune garantie que se rendre aurait été dans ce sens, et les lames dissonantes n'avaient pas l'occasion d'en débattre.
Néra soigna rohirrim et commanda une retraite, durant celle-ci Taelyssa, Baeron et Hélion qui était resté en retrait pour incanter furent attrapés et mis au sol par les Dhakaanis, qui offrirent à deux reprises une offre simple : la reddition, ou la mort des captifs.
Néra décida par ses actes ,en soignant, invisible, et par la puissance de son ancêtre, ses camarades. Ceux-ci furent nimbés d'énergie d'un noir profond et d'un doré lumineux. En réponse la phalange roua de coups létaux Hélion se débattant qui venait d'être guérit au delà de la raison, certains diraient même transcendant la mort et nimbé d'énergie. Taelyssa, Néra et Baeron parvinrent à fuir de justesse la phalange. Laissant derrière elles des elfes partis trop tôt, et surtout, leur frère et ami, partiellement décharné, portant un ultime coup fatal à un hobgoblin, avant d'être découpé par ceux-ci.

Les Valaes Tairn se regroupèrent plus loin, non sans une intervention de Soverliss pour kidnapper la barde hobgobline qui soutenait la phalange, celle-ci tomba littéralement dans son étreinte alors qu'une forme indéterminée s'enfuyait vers le lointain...

Néra et Rohirrim s'engueulèrent, Néra accusa ce dernier d'être responsable de cette débâcle, et la mort de leur frère.
Les captifs furent réveillés et interrogés il en ressorti que la barde était une Duur'kala (litt. chanteuse funèbre) et avait un rôle moralo-spîrituel et que le goblin était un assassin éclaireur au service du Kesh (litt. clan). Une tentative de négociation avec les captifs fut interrompue par la vengeance de Néra qui égorgea, l'une des meurtriers de son frère. Et Soverliss qui mit donc à mort le goblin.
Les guerriers montèrent le camp et tentèrent de méditer, presque quémandant la bonne volonté des ancêtres, face à leur ennemi, lui aussi revenu des entrailles de l'histoire.

Cette tentative fut interrompue par un hurlement de Néra, plantées par de nombreuses lames dans son dos, les elfes étaient harassés leur ennemi ne voulait pas les laisser se reposer. Rohirrim sauva Néra en lui faisant boire une potion. S'en suivit un combat durant lequel les elfes découvrirent le corps, assassiné de l'archère du clan des spectres qui les accompagnait, et trois assassins goblins, qui préférèrent se donner la mort que d'être fait prisonniers bien que l'un d'entre eux fut tout de même prit vivant par les efforts combinés de la fratrie lors de cette brève guérilla dans les ombres.

Les lames dissonantes se reposèrent, et eurent de nombreuses visions, au réveil ils interrogèrent le captif qui révéla par le talent incroyable de Soverliss les plans de la planque Dhakaani.

Préparés, et confiants de par leur surnombre malgré la défaite précédente, les valaes tairn retournèrent sur leur pas, hors de question de laisser l'ennemi s'installer si proche du valénar. Une fois arrivés à la proximité du sous terrain, Soverliss, Saïrra et Rohirrim creusèrent un trou et s'infiltrèrent dans la cache, ouù ils combattirent des worgs libérés dans les couloirs par les maîtres des lieux.

Pendant ce temps Taelyssa et Néra harassèrent de leurs flèches la phalange, profitant de la vitesse fulgurante de leurs montures.
Les Dhakaanis, qui étaient en train de plier bagages, conscients du retour imminent des elfes, ne purent se soustraire à leur vitesse et furent contraints d'offrir de se rendre et être échangés contre des captifs elfes, ce qui leur fut accordé.

les elfes triomphants pillèrent les lieux et désarmèrent les prisonniers.
Après des échanges oraux violents avec les Dhakaanis les elfes retournèrent au camp qu'ils avaient monté avec leurs nouveaux captifs pour y trouver un repos bien mérité et réfléchir à l'art de la guerre valénar, espérant se diriger à l'avenir vers de glorieuses victoires.



La nuit de Néra fut coupée alors qu'elle entendit d'étranges bruits dans le campement, elle alla voir et tomba sur une vison d'horreur : les membres détachés du corps d'Hélion convulsaient légèrement sous la lune, encore animés par les énergies d'Irian et Mabar...
la guerrière se senti armée d'une fascination macabre par le corps convulsant de son frère, mais surtout par l'espoir de réparer l'erreur de sa mort prématurée. Néra ressorti la boîte contenant le sort laissé par son ancêtre, traça des glyphes autour du corps d'Hélion et rechercha l'ingrédient qui lui était maquant : une larme de vrai tristesse, or elle constata ne pas ressentir de réelle peine quant à la mort de son frère. Et alors qu'elle cherche par l'esprit une telle peine seul le visage de Xael ressort, elle n'était pas attristée par sa désapprobation, mais par empathie elle pouvait déjà pré-sentir le peine du paternel à l'annonce de la mort d'Hélion, et cette vision de la souffrance de Xael fit couler de ses yeux le dernier ingrédient.

l'incantation était longue et minutieuse mais pourtant chuchotée, comme murmurée à l'oreille du mort, et Néra ne s'est jamais sentie aussi proche de la mort masquée qu'à cet instant où Hélion ouvra les yeux qui étaient les siens, désormais vairons.
Les ingrédients fournis avec le parchemin se consumèrent, comme pour dire "cette unique chance de délayer le final destin s'efface.", alors qu'Hélion reprit son souffle crachotant du sang.

Les lames dissonantes se regroupèrent, plus unies maintenant que la mort avait révélée sa potentielle étreinte.
Le lendemain les guerriers atteignirent finalement le campement du roi, les elfes réunis festoyaient à quelques pas du Karnath et accueillirent les prisonniers Dhakaanis avec beaucoup de plaisir, si les Dhakaanis existent encore ça veut dire qu'il est toujours possible que l'histoire se finisse par une victoire elfique.

La fratrie observa longuement l'autre côté de la frontière, les plaines gelées s'étendaient à perte de vue dans ces terres moroses, comme si le destin avait prédit il y a bien longtemps que s'affronteraient les guerriers forgés par le désert et ceux forgés par la toundra.
La journée entière de festivités laissa à Soverliss le temps de convenir avec les hobgoblins d'un lieu pour l'échange, situé dans l'actuel Dargûn.
Hélion pour sa part semblait toujours souffrant, le froid n'aidant pas.

Le lendemain commença la grande course de retour qui ramena les lames dissonantes en terres familières où les participants aux festivités de l'oeil de Cristal furent accueillis sur tapis rouges et sous battements de feuilles de palmiers par le peuple de la capitale, et un accueil tout particulier pour Soverliss de la part de son ami et collaborateur halfelin, qui lui annonça la fondation de l'atelier "Soverlix, un coeur de caramel, une armure de tabac."

Séance VI : La Voie Rouge.



La bande guerrière était de retour à Taer Valaestas, et bien que les elfes se relayaient pour surveiller les captifs ils eurent tôt fait de se séparer pour vaquer à divers occupations. Rohirrim alla consulter le reliquaire de Thalion où il apprit qu'un avatar de celui-ci aurait légué ses possessions à un organisateur de tournoi à Sharn, mais que celles-ci sont tombées dans des mains malhonnêtes avant de pouvoir être gagnées.
Néra récupéra la tenue de grande qualité qu'elle avait commandée avant de prendre contact avec Srams, le halfelin guide qui travaille à la bibliothèque royale et de lui demander de se lancer dans des recherches sur le mystérieux bois qui a été consumé par la résurrection d'Hélion.
Soverliss pour sa part se concentra sur les affaires avec son partenaire commerçant dans le développement de l'atelier Soverlix.
Les prisonniers Hobgoblins observaient calmement la ville, sans le moindre signe de tentative de résistance, seulement une froide discipline malgré les regards qu'ils attiraient sur eux.
Hélion et Taelyssa obtinrent d'une gardienne du passé de changer la mission commandée à Taelyssa, par l'observation et si possible la cartographie sommaire du lac "eaux-pourpres", lieu sacré des adeptes de la foi rouge.

Fin prêts les guerriers se mirent en route vers la voie rouge afin de se rendre au Darguun, au lieu d'échange des captifs.
Sur le chemin les elfes passèrent par la forteresse de Plume-rôche où ils furent logés, ainsi qu'à proximité du village d'Aballhu qu'ils contournèrent soigneusement jusqu'à atteindre le clan de la lame des sables. Ils discutèrent avec leurs frères et soeurs de clan mais ne tardèrent pas à se remettre en route ayant encore de nombreuses choses à faire.
Peu avant d'atteindre la voie rouge ils atteignirent la trappe de roche en plein désert où quelques mois plus tôt ils avaient restauré la domination elfique, Hélion profita de cet arrêt pour tenter de communiquer avec les morts elfiques, dès son incantation finie il se sentit submergé par le même sentiment que lors de sa résurrection mais sans parvenir à faire de lien plus clair.
Les morts, en particulier "Sabots Tempête" apprirent plusieurs choses aux vivants, notamment que les Daar (Syn. dhakaanis) avaient volés une carte des lieux de chute des Noyés (peuple mythique d'elfes qui seraient tombés dans la mer en suivant le prophète Aeren, pas si mythique que ça si de telles cartes existent) , de toutes évidences c'est cette carte que le pilleur a récupéré dans la statue de la salle de commandement.

En route ils purent observer un petit campement elfique aux couleurs de la lame des sables, d'une dizaine de personnes tout au plus.
Ce campement s'avéra être celui de Xael et ses volontaires, au nombre de sept. A la demande l'ancien ils traquaient des goblinoides, probablement Dakhaanis, qui auraient discutés pacifiquement avec les apôtres des Crocs Jumeaux.
Si une telle information venaient à être vraie... Elle marquerait le début d'une guerre entre le Passé dans le Présent et la Dalan Rae d'une part, et la foi rouge de l'autre... Une guerre à sens unique les deux premières religions comprenant la quasi-totalité des tairnadals.
Le paternel profita de l'arrivée de sa descendance pour les réquisitionner, afin de pouvoir renvoyer au rocher cinq des sept volontaires, et avoir des guerriers de confiance à ses côtés.

Suite à ces découvertes les lames dissonantes reprirent la route jusqu'à la voie rouge, et à peine ils purent la voir qu'ils comprirent comment elle a pu devenir un lieu saint pour les adeptes : là ou une masse de brume noire obscurcissait l'horizon, un couloir venait trancher les ténèbres, une route pavée de pas plus de 2m50 de large, qui semblait être une large blessure dans la masse de nuages noirs.
Les elfes s'y engouffrèrent, ils y croisèrent régulièrement des passants, souvent des adeptes de la foi rouge, qui a la main mise sur la route.
Les nuits étaient hautement spirituel dans ce petit chemin coupé du monde, les lames dissonantes purent aussi observé que Xael contrairement à son habitude, et à l'habitude elfique, prenait un temps considérable de prières silencieuse chaque soir, devant un petit autel monté dans sa tente représentant son ancêtre.
De toutes évidences quelque chose n'allait pas, mais il refusa de se livrer à ses enfants.

Après quelques jours de voyage les guerriers passèrent devant le chemin vers le lac, relayant cette mission à plus tard.
Outre cela ils arrivèrent aussi devant un petit carré de murets au centre de la route, qui forçait à marcher sur le côté et était gardé par six guerriers des apôtres, ce muret contenait une inscription, qui d'après la foi rouge aurait été laissée par la déesse unique elle-même.
Les elfes prirent quelques secondes pour lire :

"Je n'ai jamais été un littéraire, mais la roche gravée de mes mots brise un peu la solitude,
et d'un autre côté laisser des marques dans les hauts-lieu de ce monde me donne la force de persévérer.
Comme si j'étais déjà un être d'un autre monde, capable de laisser son passage dans les lieux reclus
les plus éternels."

Hélion reconnu cependant l'écriture de l'elfe qui avait laisser une marque semblable dans la forteresse souterraine où ils sont repassés à peine quelques jours plus tôt.

Le lendemain les elfes attinrent un campement abandonné récemment, Taelyssa y identifia qu'ils étaient deux humanoides en armure très lourde, probablement dhakaanis, et qu'ils avaient 24h d'avance et semblent avancer au même rythme avec leurs montures, ce qui est étonnant car les chevaux du Khorvaire ne rivalisent pas avec ceux du Valénar.
Les elfes décidèrent de commencer une marche forcée, mais la jument de Néra ne tenait pas le rythme malgré les soins qui lui étaient apportés, alors Xael ordonna de redescendre la cadence, ce qui mécontenta Rohirrim. Les goblinoides conservaient une avance d'approximativement 12 heures.



La nuit, Rohirrim s'éveilla dans sa méditation, de part et d'autre de lui un désert brûlant pour seul décor, et face à lui, un elfe, reconnaissable parmi tous les autres, le Zaelta ocre roulé et porté en bandeau, le torse bardé de cicatrices révélant une musculature sèche, le genre de musculature à ras le corps forgée par la pratique et non le désir, seul élément dénotant des tissus classiques, deux lanières de cuir en croix qui tiennent un ingénieux rouage dans le dos, qui sert de rangement circulaire à plusieurs armes à commencer par un cimeterre double en bois usé par les années.
L'Elfe s'avançait, un cimeterre double à la main, les pieds nus brûlants dans le sable bouillant laissant une petite fumée derrière ses pas, et pourtant son visage arborait un sourire gigantesque.
Les deux elfes s’échangèrent des politesses jusqu'à ce que Thalion attrape à la gorge son descendant et que les lames dissonantes s'éveillent à leur tour dans la méditation de Rohirrim.
S'en suivit un combat particulièrement violent entre Rohirrim, avec le soutien de fratrie moins Néra, et Thalion.
Cet affrontement violent se finit par le visage de Rohirrim écrasé et brulant dans le sable chaud jusqu'à ce que mort, et donc réveil, s'en suive.

La nuit suivante, Hélion accomplit un rite afin d'inviter l'esprit gardien de Rohirrim à revenir le voir, ce que dans sa grandeur il fit.
Le paysage était cette fois d'un blanc immaculé, un voile de neige qui se dressait une toile vierge, une toile vierge qui ne demandait qu'à être peinte de pourpre.
Cette deuxième rencontre fut plus violente encore, et Rohirrim se senti plus proche que jamais de son ancêtre, pourtant ces visions annonçaient un avenir funeste, la force du désespoir. Le simple déplacement d'une légende des temps anciens, aussi bon vivant soit-il, n'est aussi que rarement un bon signe. Cependant si l'on en croit Xael : "... et la valeur qu'à la guerre.".

Les elfes arrivèrent sur une part de la voie qui n'était pas finie de pavée mais ce ne fut en rien un soucis pour les cavaliers qui attinrent bien vite la sortie de la voie rouge, et avec elle, le retour du ciel bleu.
La sortie de la voie rouge est un camp fortifié des adeptes de la foi rouge, qui tient étonnamment debout alors qu'il est sur la frontière du Darguun, Néra demanda à un apôtre si il avait vu passer des goblinoides, ce à quoi l'elfe répondit être simplement gardien de la route et ne pas se mêler de politique afin de préserver la neutralité de celle-ci. Cette réponse énerva Néra, qui le traita de traitre à son espèce. La tension montait dans le camp, et Hélion, constatant le sous-nombre évident des lames dissonantes invectiva Néra de se calmer. L'apôtre, de toutes évidence sensible à l'argument de l'espèce commune accepta de révéler à Néra que deux goblinoides sont biens passés par la voie dans le même sens qu'eux et partis plus ou moins vers le Nord. Néra cependant fut énervée du ton employé par Hélion et le fit savoir.

N'ayant rien appris de neuf les guerriers s'installèrent. Rohirrim repéra cependant des traces plus au Nord et en informa le paternel qui lui demanda de surveiller ce côté du camp pour la nuit à venir. Les elfes attachèrent un de leurs captifs sur un grand poteau, bien en hauteur, afin d'attirer ses camarades si ils observent le camp.
La nuit se passa sans encombres hormis que Rohirrim pu observer un goblin, en vêtements noirs au loin, qui observait en effet les elfes, Rohirrim et le goblins tentèrent de se cacher l'un à l'autre, ce qui marcha car ils se perdirent tous deux de visu. Rohirrim avança un peu sur les traces de l'espion, mais n'y trouva que des marques de toutes évidences trop nettes que pour être autre chose qu'un piège...
Il revint alors voir Xael, ayant compris que les goblinoides ne viendront pas prendre le risque de récupérer leur confrère.

A l'aube les elfes se remirent en marche, vers le Nord. En route ils furent approchés par des cavaliers hobgoblins. Ils ne ressemblaient en rien à leur captifs, leurs armures étaient de facture à peine correcte, leur armement de toutes évidences récupéré sur des humains, et de même pour leurs montures.
Les deux hobgobelins demandèrent leurs papiers d'identité aux elfes , à présent en nation gobline. Ceux-ci refusèrent de se plier à la volonté d'un peau brune et les semèrent avec leurs montures supérieures. Ils eurent quand même le temps de comprendre qu'au moins ces hobgoblins travaillent pour un certain " Lesh Harruk".
La chevauchée vers le Nord était aisée le pays aride offrait un sol plat aux montures. Les captifs semblaient particulièrement mépriser les populations locales, des goblinoides très nombreux travaillant par petites centaines dans des champs et réunis en divers villages martiaux mais de petite envergure avec des techniques d'artisanat limitées.

Les elfes montèrent un camp près du point de rendez-vous qui s'avéra être des ruines Dhakaanis comme il en existe beaucoup au détail près qu'elles étaient dans l'ensemble très bien conservées. Il fut décidé que dans deux jours Xael se rendrait au point de rendez-vous avec un captif pour tenter de glaner, sous-couvert de l'échange de prisonniers, d'éventuels indices sur un lien entre la foi rouge et le retour au monde des implacables Dhakaanis. Xael demanda à parler à Taelyssa et lui dit : "Tu te souviens quand tu m'as demandé pourquoi je me tiens toujours si éloigné du clan ? Parce que le clan est tel un feu de camp auprès du quel je réchauffe mon âme. J'y vois les jeunes guerriers pleins de vie s'entrainant, réfléchissant au nom d'adulte qu'ils annonceront à Talos et leurs espoirs futurs, j'y vois les couples qui s'éloignent des tentes main dans la main en pleine nuit et leurs espoirs présents, j'y vois nos aînés fumants la pipe le regard vers les étoiles et leurs espoirs passés.
Ces espoirs sont autant de petites flammes qui constituent notre feu... et quelqu'un doit toujours veiller sur le feu. A présent vas."

Les lames dissonantes s'assurèrent de la sécurité de l'endroit et remarquèrent que les statues avaient dû faire office de tours de gardes étant couvertes de meurtrières qui sont aujourd'hui affaissées. Ils trouvèrent aussi un campement de trois goblins dissimulé dans la brousse. Rohirrim resta pour les observer (et comprit qu'ils ont cycle de type : un dort, un monte la garde, un espionne les statues à la longue-vue). Taelyssa et Hélion allèrent mentionné le campement à Xael qui les renvoya "apprendre ce qu'ils font là".
Hélion e tTaelyssa parlèrent aux goblins, plus exactement Hélion qui parle couramment leur langue. Ils apprirent qu'ils travaillent pour le même "Lesh Harruc" qui semble maître du Darguun, et Lesh signifierait "chef de guerre". Hélion fit alors passer Taelyssa pour une notable elfique de très haut rang, et envoya, au nom du Valénar, les goblins faire un rapport à leur maître pour indiquer que des Dhakaanis se terrent dans cette contrée du Nord profond.

De retour au camp les lames dissonantes se disputèrent quant à ce qu'il venait de se passer, Rohirrim reprochant à Hélion d'avoir outrepassé les consignes du paternel en invectivant les goblins de faire quelque chose au lieu de juste les questionner.



La discussion s'envenimant grandement, Xael demanda à la fratrie s'il avait une personne qui tranche en cas de doutes, les lames dissonantes déclarèrent que sur papier Néra mais uniquement en temps de crise, mais cela déclencha une seconde vague de divergences où le rôle de chef fut questionné.
Xael patienta longuement en silence avant d'inviter ses enfants à s'asseoir dans sa tente.
Il déclara, en tant que père en tant qu'ancien, prendre sur lui de nommer Hélion pour "guider" la fratrie, quoi que ça veuille dire.
Il demanda ensuite aux frères et soeurs en cercle de parler de leurs objectifs et espoirs et de donner avec honnêteté une qualité et un défaut de chacun de leurs camarades de bande guerrière, leur famille.

Face au petit engouement que cette demande posa, il participa lui même à l'exercice en ces termes :

"J'espère que mes enfants parviendront à s'aimer comme j'ai aimés leurs mères.
D'un amour tel la guerre, un amour où l'on se dit que chaque bataille sera la dernière or elle ne fait qu'augmenter l'intensité du conflit.

J'espère que les Lames Dissonantes porterons ironiquement leur nom lorsque je ne serai plus, et que comme moi vous saurez vous donner tout entier aux autres.

J'espère qu'un jour vous vous nommerez comme je me suis nommé... Xael Vaelis Lame des Sables.
Un nom entier donné aux autres, Xael était ma mère, elle ne m'a pas donnée la vie mais elle m'a appris à vivre.
A l'arrivée de l'anniversaire de mon premier siècle elle a disparue, partie m'allumer une étoile dans le ciel du désert, alors j'ai prit son nom en son honneur et quelque part, pour moi aussi apprendre à vivre aux autres.
Vaelis était une elfe incroyable qui mérite de voir ses exploits traverser les âges, comme pour nous rappeler que la vraie gloire ne craint rien du poids des années.
Et lame des sables... Vous, nos frères, nos prédécesseurs et nos successeurs, tous unis sous une bannière qui se tient sans avoir besoin d'un drapeau. Un nom c'est plus fort que les Rois géants ne l'ont jamais étés.

Quant à vous :

Néra, tu as un seul défaut, et il est ta qualité. Tu es Nuit et Jour, tempérance et impulsion. Cela fait de toi quelqu'un qui mérite d'être courtisée par tous et une personne fiable pour chacun de tes frères et soeurs mais pourtant qui peut se déchirer à tout instant, à vouloir aller vers deux mondes tu risques de t'autodétruire, et d'emporter les malheureux qui tiennent à toi dans ta dichotomie. Peut-être que le vrai maître des deux voies arpente le gris, ce jour là, tu pourras dire ne plus avoir qu'une seule qualité, ton défaut.

Taelyssa, tes qualités et tes défauts sont les miens, tu marches sur mes pas ainsi je sais comme les sables peuvent engouffrer le voyageur qui ne regarde que vers l'horizon. Tu es animée de bonne volonté, et là où cela te donne souvent raison, cela obscurcit à tes yeux tes propres erreurs. Ta fratrie a de la chance d'avoir quelqu'un qui peut guider leurs actes vers la juste voie, mais tu dois, tout comme j'ai dû, entendre qu'il arrive parfois que la juste voie n'est pas la voie à emprunter.

Rohirrim, J'ai menti quant à ton origine, je t'ai trouvé sur un champ de bataille, maculé du sang de tes géniteurs, contrairement à mes autres enfants tu n'es pas fils de l'amour mais de la guerre, et tu l'es resté. Cela te gorge d'une énergie colossale, capable de faire avancer la fratrie quand elle stagne, on dit que chaque pas qu'on fait nous rapproche de la mort, et toi tu cours. Tous devraient envier ton courage, mais tu devrais aussi envier la puissance de la tempérance, la seule que tu ne maitrises pas encore.

Hélion, Quant tu es né tu fus le seul déshonneur jeté sur mon nom. Un sans ancêtre, sans passé et donc sans avenir. Pourtant cela t'a poussé à te surpasser, à tenter de montrer que tu avais ta place. Cette spécificité t'a forgé, tu cherches à maitriser ce que tu n'as pas, que ce soit les ancêtres ou le respect des mots, et plus le temps passe plus tu y parviens. Tu cherches à apporter l'équilibre quitte à tenir sans profondeur pour concilier les pensées, mais je crois en cette possibilité de forger quelque chose de nouveau, l'avenir nous dira si j'ai raison, tu nous le dira."

Suite à cela la fratrie poursuivi la demande du patriarche avant de boire le thé, et de se faire renouer les poignets par Xael, qui leur intima de s'en libérer.
Les lames dissonantes tirèrent avant que leur père annonce, d'une voix ferme et pourtant attristée : "Vous vous étiez libérés de l'enfance, aujourd'hui, j'espère que vous êtes libérés de la discorde."