Interview MJ : KamiSeiTo (Le choix de Saymu)

1) Qui es-tu en dehors du club ?
 
 Bonjour ! Déjà, merci pour cette interview, j’espère que ce sera intéressant pour ceux qui la liront... ^^’
 
En dehors du club, je suis un français arrivé ici depuis plus de 4 ans et qui est tombé complètement sous le charme de Bruxelles.
Je suis passionné par le Japon, sa langue, sa culture, son histoire (surtout période Sengoku et pré-révolution Meiji), et par-dessus tout les yôkaï (créatures folkloriques). Je rêve de faire un jeu ou au moins une campagne là-dessus un jour…
 
Mon autre grande passion c’est les jeux de rôle, le game design de jeux de rôles notamment. Je crois fermement que le système influe sur la (qualité de la) partie, et que donc un système bien pensé et bien calibré peut emmener en douceur la table sur des chemins narratifs où ils ne seraient pas allé sinon, ou alors au prix de beaucoup d’efforts et de coups de forceps.
J’aime donc beaucoup moi-même créer des jeux, lire de la théorie rôlistique, essayer de découvrir de nouvelles choses.
 
Hein, quoi ? Mon âge, mon métier, tout ça ? On s’en fiche, non… ?
 

2) Quels types de jeux aimes-tu maîtriser ?
 
Je suis plus sensible aux genres et aux types d’histoires que propose un jeu qu’au type d’univers.
J’aime les jeux qui ont une proposition ludique claire et assumée, plutôt qu’un jeu qui me promet qu’on peut tout faire (comme l’a très justement dit Je-ne-sais-plus-qui, un jeu qui fait tout c’est surtout un jeu qui fait rien).
Pour moi, les jeux qui supportent bien ça (et donc, que je préfère) sont ceux qui sont le plus efficients, c’est-à-dire dont le système pousse la narration tout en douceur dans le sens qu’il faut, en étant le plus simples et légers possibles (en termes de quantité/complexité de règles). Les jeux Propulsés Par l’Apocalypse (quand ils sont bien faits) font ça très bien, comme Monsterhearts, Masks ou Monster of the Week, par exemple ; mais aussi les jeux de Frédéric Sintès (Prosopopée, Démiurges ), Lacuna, Lady Blackbird ou l’ovniesque Inflorenza…
 
Ce que j’aime aussi quand je mène (je préfère le terme mener, plutôt que maîtriser), c’est respecter et intégrer les apports de tous, c’est-à-dire du mien, meneur de jeu, mais aussi celui des autres joueurs, et du système (qui s’il est bien fait apporte des choses intéressantes à la partie, un ton une direction propres et intéressants, cf. plus haut). J’aime donc les jeux qui permettent ça, en permettant au MJ de se nourrir des envies et des apports des joueurs.
En fait, j’aime surtout les parties, campagnes, etc. dont les personnages des joueurs sont au centre de l’histoire, les intrigues sont liées à eux et c’est l’histoire de ces personnages qu’on suit : ils ne sont sans doute pas les personnages les plus importants de l’univers fictif dans lequel on joue, mais ils sont définitivement les personnages les plus importants de l’histoire qu’on raconte. Si ce sont des aventuriers interchangeables qui remplissent une mission donnée par un autre pour les intérêts d’un autre, et que n’importe quel personnage ferait l’affaire exactement pareil, ça ne m’intéresse pas.
 
Tout ça est lié, j’aime ne pas être le seul décideur d’une histoire qui sera forte et personnelle, et pour cela il faut un jeu qui permette d’avoir une histoire à l’identité forte, des personnages qui pourront être centraux et donc impactants, et que tout le monde (y compris le jeu) y apporte pour que le tout soit plus beau que la somme des parties, le tout de manière fluide pour ne pas rompre la magie du moment, rester dans l’immersion dans le flow dans le rôleplay dans le personnage etc. Et je préfère les jeux avec un meneur, quand il est un chef d’orchestre garant de la cohérence de l’ensemble et d’avoir une vision à un peu plus long terme, toujours pour que l’histoire soit forte et cohérente.
Voilà le genre de jeux que j’aime le plus, et il n’y en a pas tant que ça. ^^’
 

3) Quelles expériences cherches-tu à apporter à tes joueurs et comment t'y prends-tu ?
 
Ce que j’aime par-dessus tout quand je suis joueur (et donc, ce que j’essaie d’offrir à ceux qui sont joueurs aux jeux que j’aime), c’est l’immersion forte dans un personnage : son caractère, ses sentiments, ses choix et ses doutes… je veux ressentir tout ça, je veux ressentir le poids de mes décisions, que la vie de mon personnage soit intéressante, et encore mieux en campagne je veux sentir de l’intérieur comment le personnage évolue (moralement, relationnellement, etc.) ; et pour que tout ça fonctionne j’ai besoin comme joueur qui crée un personnage crédible que le meneur me renvoie un monde tout aussi crédible (parce qu’il n’y a pas d’interaction sans un monde en dehors du personnage).
C’est donc l’expérience que j’essaye d’apporter à mes joueurs, et pour ça j’ai plusieurs marottes en tant que MJ.
 
Premièrement, essayer de poser un cadre le plus cohérent possible (pas forcément réaliste, si je fais du Star Wars il est possible que 3 PJs dont un fermier et un yorkshire géant infiltrent le top du top d’une base militaire et qu’une armée entière de soldats leur tirent dessus sans que personne ne finisse blessé, c’est une question de ton et de genre). Ils font que les joueurs comprennent le monde (sa logique interne, elle doit donc être crédible et constante) et le sentent, le ressentent. Comme ça ils peuvent se projeter mentalement dedans, se l’imaginer, au final le visualiser.
 
Deuxièmement les PNJs. J’essaye aussi de les rendre le plus vivants et réels possibles. Ça passe par des PNJs aux personnalités travaillées, non caricaturaux, avec de vrais sentiments et motivations (les Dark Mort qui veulent détruire le monde parce queuh, non merci) ; si on peut les comprendre on peut tisser des liens avec (d’amour ou de haine, peu importe, mais surtout des relations un peu plus complexes, et donc crédibles, et donc immersives). Des PNJs crédibles aux actions crédibles dans un univers crédible, ça permet aux joueurs de se projeter dedans, de comprendre et donc manipuler la fiction.
 
Troisièmement, je ne perds jamais de vue que les PJs sont le cœur de mon histoire, pour qu’eux aussi soient crédibles il faut que le monde réponde à leurs actions, d’une part, et d’autre part un joueur va être plus immergé, plus "dedans" s’il a un impact sur ce qu’il se passe. Non seulement l’univers répond mais en plus c’est ça qui fait l’intérêt de jouer à un jeu où on invente une fiction en live à plusieurs en même temps : être acteur de l’histoire dans tous les sens du terme acteur. Je suis persuadé que l’immersion est plus forte quand on a l’impression que nos actions transforment l’histoire, plutôt que quand quoi qu’on fasse l’histoire se déroule inchangée.
 
Ensuite j’essaie d’être attentif aux envies et attentes des joueurs (voire je leur demande carrément), afin d’aller là où ça les intéresse vraiment d’aller. 
 

4) Quels conseils donnerais-tu aux MJ débutants et par quel jeu leur proposerais-tu de commencer ?
 
Je pourrais faire là une liste sans fin, mais j’ai plutôt envie de lui dire : t’inquiète pas, ça va bien se passer.
Enfin, ce sera clairement pas la meilleure partie de ta vie mais même le MJ que tu admires le plus au monde, sa première c’était pas la meilleure.
L’important pour débuter c’est de se mettre soi-même à l’aise. Et mes quelques trucs vont aller dans ce sens.
 
Un, tu préviens tes joueurs que c’est la première fois et que tu leur demandes d’être bienveillants (note : tu leur demanderas à chaque fois d’être bienveillants, comme ça ils prendront le pli et tu joueras avec des gens biens). Comme ça c’est déjà un stress en moins pour toi.
 
Deux. C’est le début tu vises petit, si la sauce prend tu verras pour la suite mais prévois pas d’entrée de jeu une campagne sur 20 ans, même si t’as très envie. Au pire si t’as plein d’idées ben tu balances comme ça vient, mieux vaut un one shot généreux qu’une campagne où on gagne son premier point d’expérience au bout de 27 séances.
 
Trois. Tu prends un jeu avec lequel tu te sens à l’aise : un jeu auquel tu es joueur et que tu connais bien ; un jeu qui n’a pas trop de règles ou de background que tu zappes tout le temps (à ce propos n’hésite pas à imposer des restrictions à ton groupe, du genre pas de magicien ni de hacker parce que je maîtrise pas ces règles, on joue que des gens de l’empire et que à Altdorf parce que je connais pas le reste de l’univers, etc.) ; un jeu qui demande pas au MJ de trop surveiller la créa de perso ou de faire des super combos avec tes PNJs si tu maîtrises pas ça super bien ; etc. Si y a aucun jeu sur lequel tu te sentes très à l’aise, cherche un système court et simple qui tient en une page et prends un univers (de jeu vidéo, livre, film, bande dessinée, etc.) avec lequel tu es à l’aise.
 
Quatre. Si t’as quand même pris un jeu avec un système lourd, genre avec des sous-règles de magie et des règles spéciales pour chaque particularité de chaque perso, tu annonces à tes joueurs bienveillants que tu vas leur déléguer la connaissance desdites sous-règles (celui qu’a voulu prendre un magicien il est en charge de faire référent règle sur ce point, celui qui connaît l’univers par cœur parce qu’il y joue depuis bientôt 60 ans il fera référant détails à la noix genre oui on peut laisser l’aubergiste toucher son sabre si c’est pour qu’il les garde en lieu sûr à l’entrée de son auberge, pas obligé de s’ouvrir le ventre après). En fait, délègue même plein de trucs : joueuse A elle gère qui a l’initiative en combat, joueur B il s’assure que le personne se fait trop couper la parole ou arrive pas à l’avoir, et joueuse C elle surveille l’heure et elle te dit quand t’en est à la moitié, à 1h avant le dernier métro, quand faut conclure, etc. Mais ceci dit si t’as pris des règles simples, c’est plus simple.
 
Cinq. Tu prépares une situation initiale, des enjeux, tu prépares tant que ça t’éclates et te fait plaisir de faire des trucs qui n’arriveront peut-être jamais le jour J à ta vraie partie. L’important c’est de présenter des situations intéressantes à tes joueurs, de rebondir sur toutes les bonnes idées qu’ils ont et de t’assurer qu’ils ont la banane. Si tu t’enfermes dans ton scénario et que tu cherches à suivre un fil rouge à tout prix, tu risques de te focaliser plus sur ça que sur le plaisir, rentrer dans un rapport de force ou mal le vivre si toute ta préparation finit malgré tout à la poubelle sans avoir servi. Honnêtement essaie pas de leur sortir la partie mémorable de leur vie parce que ça sera pas le cas. Mais qu’ils passent une super soirée et qu’ils en redemandent, ça y a toutes les chances.
 
Six. Hésite pas à faire de petites pauses, histoire de faire le micro point sur où t’en es, ce qu’il pourrait se passer ensuite, s’assurer que tout le monde passe un bon moment, etc.
 
Sept. Une fois fini, tu fais un tour de table et tu demandes à ce que chacun de tes joueurs bienveillants te dise au moins un truc qu’il a bien aimé et un truc qu’il a moins aimé dans ta façon de mener. Je t’invite aussi toi-même à noter pour toi-même ce qui t’a plu et ce qui t’a moins plu dans ce que tu as fait (pas que ton gobelin ait fait un échec critique au moment de protéger l’entrée du donjon, mais est-ce que tu as remarqué que tu avais du mal à donner du rythme, est-ce que tu es fier de leur réaction à ta description du camp de réfugiés gobelins dans les bas-fonds de la cité elfe, etc.). Ça te donne des pistes pour la suite, pour t’améliorer petit à petit, partie après partie, tout en y prenant du plaisir et avec l’aide de gens bienveillants.
 
Voilà, pour le début c’est déjà pas mal.
Après, t’auras tout le temps, surtout pour développer tes points forts ou pallier à tes points faibles ou t’ouvrir de nouveaux horizons, d’aller lire ou écouter de la théorie rôliste. A ce moment-là, tu viendras me demander, j’ai quelques chouettes sources à te filer.
 

5)  As-tu une anecdote rôlistique que tu aimerais partager avec nos lecteurs ?
 
J’en ai des tonnes, dur de choisir… ^^’ Je peux en donner deux ? Cool, merci !
 
Mon plus proche ami avec qui j’ai énormément fait de jeu de rôle était un très bon MJ et il aimait les histoires grandioses, mais il avait cette habitude que je détestais. Quand dans les moments importants, actes de bravoure ou héroïques, mon jet de dé indiquait un échec, il lâchait souvent un "oh non ! c’est moche ça ! allez, relance-moi ça !" et je pouvais relancer mon jet pour espérer une réussite à la hauteur de l’importance dramatique du moment.
Et qu’est-ce que je détestais ça !! Je me disais toujours "nan mais si c’est pour pas accepter les jets ratés me fais pas lancer les dés et dis-moi directement que j’ai réussi !". Ca partait d’une bonne intention de sa part, hein, mais ça faisait perdre tout intérêt au système, aux jets de dé, au hasard et dans le même genre il adaptait systématiquement les difficultés des jets (le nombre à atteindre) à nos scores dans les compétences, ce qui retirait aussi tout intérêt à tous les chiffres sur nos feuilles de perso, à l’XP la spécialisation et tout puisqu’on avait toujours la même chance de réussir. Mais grâce à lui et toutes les frustrations qu’ont engendrées ses entorses au système (pour sa défense, les systèmes n’étaient pas du tout adaptés à l’échec, de toute façon, à l’époque), j’ai commencé à réfléchir à l’impact du système, pourquoi le garder ou le virer, qu’est-ce qu’on peut en faire, pourquoi c’était pas sa faute mais celle des systèmes et comment en faire des bons… Grâce à lui je me suis plongé dans toutes ces réflexions absolument passionnantes, et maintenant je joue à des jeux beaucoup mieux conçus, j’ai des techniques de MJ beaucoup plus cohérentes, pour des expériences encore plus plaisantes sans effort ! ^^
 
Deuxième anecdote, toujours avec le même MJ parce qu’il était aussi vraiment génial, en termes de dramaturgies et de PNJs. C’était une campagne d’Agone, un jeu sur lequel j’ai tellement de bons souvenirs et dont l’univers est tellement chouette que j’en referai une campagne un jour quand j’arriverai à le motoriser autrement qu’avec la purge infâme qui lui sert de système. J’y incarnais une méduse jeune fière et arrogante, toujours courtisée et qui avait l’habitude d’avoir le monde à ses pieds. Dans la campagne arrive un PNJ intensément beau, et moi en tant que joueur je soupçonne très vite que c’est une Morgane (pour faire court, une créature de l’Ennemi surréellement belle et condamnée à ne générer que des amours tragiques) mais mon perso n’a aucune raison de savoir ça et j’entame la romance ; en tant que joueur je sais que c’est un piège mais je me délècte de cette ironie tragique, au moment où il/elle se révèle en tant que telle, nous avons joué une scène sublime où je le menace coincée entre obligation idéologique de le tuer et désir de préserver celui qui pour la première fois est passé derrière l’armure, et où lui-même sincèrement amoureux et tout aussi coincé vient lentement se suicider sur ma lame.
C’est une des plus belles scènes que j’ai eu le plaisir de jouer, et du genre de celles que je continue à rechercher maintenant, qui me font comprendre que le système ne fait pas tout, mais le jeu le "rôleplay" et l’écoute du MJ pour tisser son histoire autour des intérêts des joueurs a aussi une grande part dans le JdR. Sur un cadre solide et adapté, c’est ce qu’on tisse avec nos histoires, nos jeux et nos scènes qui font la force des belles parties. Haaaaaa…. u_u,
 

6) Souhaites-tu partager avec nous quelques liens vers des musiques ou images qui t’inspirent ?
 
Avec grand plaisir ! Je ne peux pas partager des liens sans mentionner l’un des plus intéressants sites de théorie rôliste qui soit : Limbic Systems, le blog de l’ultra intéressant Frédéric Sintès, auteur de Prosopopée et de Démiurges, et aussi du Rônin que je fais parfois jouer en one shot au club.
Pour allier lecture très intéressante, et éclats de rire impertinents, je recommande aussi chaudement le blog Du bruit derrière le paravent (en plus il est belge !).
Et si vous êtes prêts à aller chercher le savoir à sa source la plus chaotique, le forum Casus NO est une véritable mine d’information, entre les experts, les auteurs, les mordus d’OSR les fanas du narrativisme, les blogueurs, podcasteurs, ou juste des gens très très intéressants qui y passent et qui y postent… Par contre il faut le temps de l’apprivoiser, apprendre à savoir qui poste quoi, qu’est-ce qui se trouve où, arriver à passer outre l’impression d’être le petit nouveau qui débarque dans un cercle de vieux amis vétérans… Je surnomme ce forum la fontaine de chaos parce qu’il y a tellement tout qui en sort à rythme soutenu qu’il faut s’y faire pour réussir à en trier les pépites du reste. Mais quelles pépites !
 
Hein, de quoi ? Ah ! Des musiques ou des images ?! Ah oui, pardon…
Euh… Les images, en général je fais plutôt dans le sens inverse, je cherche dans DeviantArt, Pinterest ou tout simplement Google Images quand je cherche une image un peu précise pour illustrer un P(N)J ou une scène, voire pour m’inspirer moi-même dans mes descriptions, mais je n’ai pas d’images préalables qui m’inspirent comme ça.
Pour les musiques, j’écoute beaucoup de B.O (ou OST) de séries, notamment d’anime, je saurais pas en citer une en particulier mais elles m’inspirent des scènes, des envies ; et j’essaie de fouiller aussi dans les musiques de jeu vidéo pour les inclure dans mes parties parce qu’elles ont souvent l’avantage de rester sur le même ton, rythme, etc. sans cassure ou changement, là où les musiques écrites pour un script le font trop souvent et du coup en partie ça colle difficilement.
 
Oui ! Oui ! Avec tout ça j’ai toujours donné aucun lien en rapport avec la question…
Bon bah, rien à voir mais il y a une artiste dont j’aime la musique bien au-delà de ce que les mots pourraient décrire. Quand j’écoute ses morceaux ça me prend aux tripes, c’est toute mon âme qui vibre et elle me fait ressentir des sentiments que je ne connais pas.
 
Cette chanteuse, c’est Shiina Ringo (椎名林檎 pour les puristes) , et elle a fait tellement de choses magnifiques que c’est dur de choisir.
Alors comme c’est la fin de l’interview, je vous laisse avec une grosse sélection pour occuper tranquillement votre après-midi :
 
Yami ni furu ame

 
 
NIPPON

 
 
Killer tune (pas tout à fait Shiina Ringo, mais son groupe Tokyo Jihen)

 
 
Yokushitsu

 
 
Kiku

 
 
Kamisama, hotokesama

 
 
Nagaku mijikai matsuri

 
 
Tsumi to batsu

 
 
Seishun no matataki

 
 
Shukyo (désolé la qualité du son est vraiment pas top)

 
 
Kabukicho no joo

 
 
Ariamaru tomi (une toute douce, pour finir sur une note calme n_n Merci à celles et ceux qui ont tout écouté !)

 


　　　　　　　　　　　　　　　　神生徒